Les critiques 2001
 

Sur cette page se trouvent les critiques des films vus en l'an 2001.
Toutes les explications concernant les notations se trouvent sur cette page...

Il est fort possible que je sois en retard sur mes critiques,
et que certaines ne soient pas disponibles...



Sous le sable
de François Ozon (France)
avec C Rampling, B Cremer, J Nolot...

images
 - qualite artistique........................ 2/4
 - reussite de l'ambiance.................. 2.5/4
 acteurs
 - distribution.............................. 2/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 3/4
 - traitement................................ 3/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................. 2.5/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4

 TOTAL    25/40............................. 12.5/20

Marie et Jean forment un couple établi, se connaissant par coeur depuis de longues années. Tous les ans, ils se rendent dans les landes, dans une maison de famille de Jean. Un jour pourtant, tout bascule avec la disparition de celui-ci. Alors que sa femme se repose sur la plage, Jean part se baigner et ne revient pas. Commence alors pour Marie une période de deuil à laquelle elle n'est pas préparée. Ce qui est d'autant plus compliqué que le corps n'a pas été retrouvé.
Comment Marie va-t-elle réorganiser sa vie tout en acceptant les questions soulevées par la disparition soudaine de son mari ? Jean est-il réellement mort ou a-t-il fui ? S'agit-il d'un accident ou d'un suicide ? C'est autour de ces trois questions que le film repose. Trois questions simples, sur l'existence, la mort, la remise en question de toute une vie. La réaction de Marie est troublante, et à la fois naturelle. Elle cherche à comprendre, et à la fois à admettre des choses qu'elle refusait de voir jusqu'alors, tout en adaptant la réalité lorsque celle-ci est trop difficile à supporter. Elle oscille entre imaginaire et concret, en se détachant peu à peu de l'image de son mari sans vouloir renier ce qui faisait sa vie.
'Sous le sable' dissèque la réaction d'une femme, et touche le spectateur. D'une part, le jeu de Charlotte Rampling est exemplaire, ainsi que les apparitions de Bruno Cremer. D'autre part, ce sujet nous interpelle, car à travers le miroir de Jean et Marie, on ne peut que s'interroger sur sa propre existence et sur ses choix de vie. C'est un film qui nourrit la réflexion et à qui on pardonne le côté un peu lent et pesant, mais qui correspond bien au message qu'il veut donner.

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Presque célèbre (Almost famous)
de Cameron Crowe (Etats-Unis)
avec P Fugit, B Crudup, F McDormand, K Hudson...

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution............................ 3.5/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 2/4
 - traitement.............................. 3.5/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 4/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4

 TOTAL    31/40........................... 15.5/20

Expliquer pourquoi on accroche à ce film est quasiment impossible ! C'est une des frustrations des critiques : apprécier énormément un film, et être incapable de le défendre. Car à en écouter l'histoire, on se dit qu'on n'est pas client de ce 'Presque célèbre', nostalgique des seventies et des débuts du rock. Pourtant, il s'agit d'un film doté de plein de qualités, et qu'il serait dommage de rater.
William Miller (Patrick Fugit) est un jeune garçon de 15 ans qui vit dans le centre des USA en ce début des années 70. Il a l'esprit ouvert et peuplé des sons de guitares électriques des groupes de rock débutants (et maintenant mythiques) venus d'Angleterre ou des quatre coins des Etats-Unis : Led Zeppelin, The Who, Cat Stevens, Bowie... Remarqué pour son style par le magazine Rolling Stones, il part couvrir la tournée d'un groupe ayant le vent en poupe. Curieusement, sans doute à cause de son âge et de son innocence, il est accepté par les quatre musiciens, et découvre de l'intérieur la réalité du rock, des tournées, des groupies, des drogues, de la libération sexuelle...
Cameron Crowe s'inspire de sa propre expérience pour replonger dans cette époque où tout était permis et qui initiait une nouvelle époque. Déjà réalisateur-scénariste du très agréable 'Singles' qui parlait de la génération grunge, il renoue avec le portrait d'une génération, sans tenter d'en faire un reportage réaliste, ni d'en proposer une analyse. 'Presque célèbre' présente une atmosphère générale, bercé de musiques envoûtantes, à travers des personnages attachants. C'est ce qui fait sa réussite.
Car de boût en boût, on est pris par ce film. Les personnages sont crédibles, bien joués, mettant au grand jour leurs contradictions et leurs faiblesses. On peut citer trois exemples. Elaine Miller (Frances McDormand) en mère abusive et hyper-intello, soucieuse d'éviter à ses enfants de se laisser polluer par la société de consommation, la drogue, et la musique. Russel Hammond (Billy Crudup) en guitariste virtuose tenté de balancer le groupe pour vivre tout seul le succès. Kate Hudson (Penny Lane) en groupie éprise de Russel, et maîtresse officielle pendant les tournées du groupe. Chaque personnage est
vivant, sincère, attachant. Et les scènes sont également très percutantes, et souvent très drôles.
Bref, malgré tous les a priori que vous pourriez avoir à son sujet, ne manquez pas ce film si vous aimez un peu les débuts du rock. Vous passerez un moment magique.

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Les morsures de l'aube
d'Antoine de Caunes (France)
avec G Canet, G Lanvin, A Argento...

images
 - qualite artistique........................ 4/4
 - reussite de l'ambiance.................. 3.5/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 2/4
 - traitement.............................. 2.5/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................. 2.5/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
 - le recommandez vous a vos camarades?.... 2.5/4

 TOTAL    29/40........................... 14.5/20

'Les morsures de l'aube' marque les débuts d'un réalisateur prometteur. Mauvais acteur (je n'arrive pas à le supporter à l'écran) Antoine de Caunes se lance avec un premier film particulièrement bluffant et réussi. Plus sur l'aspect visuel que scénaristique...
Antoine (Guillaume Canet, très présent et très bon dans ce rôle de branleur dépassé par les événements) vit la nuit, en enchaînant les soirées dans lesquelles il s'incruste en montant des plans incroyables, et en trafiquant des petits jobs par-ci par-là, avec son pote Etienne (Gérard Lanvin, parfait second rôle)... Un soir, il est "présenté" à un étrange personnage qui lui impose une mission très bien payée : retrouver un mystérieux Jordan, personnalité marquante et inapprochable des nuits parisiennes. Antoine se transforme donc en enquêteur, et finit par tomber sur Violaine (Asia Argento), la soeur sulfureuse de Jordan. Mais certaines liaisons peuvent laisser des traces... de dents !
Vampires ou pas vampires ? Fantastique ou pas fantastique ? C'est la question principale qu'on se pose avant, pendant... et après le film. Je laisserai donc à tous l'occasion de se faire leur propre impression, tout en précisant que je suis plutôt déçu par la dernière scène, qui gâche un peu cet aspect du film.
Mais ce n'est pas à mon avis le principal intérêt des 'morsures de l'aube'. Ce film est un voyage dans un monde différent, une plongée dans l'étrange, un spectacle visuel virtuose. Et fatalement, le résultat est un peu vain. Beaucoup d'images (et de belles images) pour pas grand chose... Mais tant pis, puisque le plaisir est là. L'ambiance, cette atmosphère surréaliste de noctambules, mêlée au mystère pervers du coupe Jordan-Violaine, est très prenante, et on est scotché à son siège en train de savourer des moments délicieux.
'Les morsures de l'aube' est un film à voir pour qui aime un beau spectacle sans pour autant vouloir se creuser la tête sur un scénario. J'attend avec impatience le prochain film de De Caunes (et de son scénariste-ami Laurent Chalumeau).

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Kuzko, l'empereur mégalo (The emperor's new groove)
de Mark Dindal-Disney Pict. (Etats-Unis)

images
 - qualite artistique........................ 2/4
 - reussite de l'ambiance.................. 2.5/4
personnages
 - choix des personnages..................... 3/4
 - animation................................. 2/4
 scenario
 - originalite............................. 2.5/4
 - traitement.............................. 2.5/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 3/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
 - le recommandez vous a vos camarades?.... 2.5/4

 TOTAL    25/40........................... 12.5/20

Quelques années après Aladdin, Disney réitère sa volonté de toucher un public plus adulte (bien que dans le cas d'Aladdin, on peut se demander si c'était bien volontaire à l'époque...). Cette fois, avec Kuzko, c'est un public ado et jeunes adultes qui est visé. Ce qui est surprenant, car on voit guère ce film concurrencer des productions plus classiques... Cependant, la tentative méritait qu'on lui prête attention.
Kuzko est un incorrigible égocentrique. C'est un peu normal : il est l'empereur incontesté d'un morceau de jungle ! Quiconque doit exécuter ses moindres caprices, et dieu sait s'il en a ! Tennez, par exemple : sa dernière lubie est d'installer un super-complexe aquatique (destiné à son seul usage) sur le sommet d'un pic ensoleillé. Et tant pis si l'endroit est occupé par un village bien charmant. C'est sans compter la perfidie de sa conseillère, qui faute de réussir à l'assassiner, parvient à le transformer en lama. Lama qui au contact d'un paysan du village, se rendra compte que la vie n'est pas ce qu'il en imagine...
Ne cherchez pas de références historiques dans Kuzko : à l'origine inspirée d'une légende précolombienne, Kuzko a été entièrement repensé en version totalement "délire". On assiste donc à une succession de situations cocasses ou loufoques, de clins d'oeils anachroniques, et de prouesses techniques faisant bouger l'image dans tous les sens. Le spectacle est parfaitement supportable, d'autant plus qu'on évite les mièvreries habituelles des chansons de "chanteuses-à-voix-TM" style clone de Céline Fion. Et rien que pour ça, c'est une bonne raison d'aller voir Kuzko. Autre argument : la sempiternelle morale est acceptable (cette fois, c'est la tolérance d'autrui et la lutte contre l'égocentrisme) et même adaptée à une situation moderne (le patron qui vire ses employés).
Mes regrets se situent au niveau du scénario, qui est un peu trop linéaire et squelettique (à croire que c'est la marque de fabrique de Disney : entertainment for simple minds), et des gags, qui auraient pu être plus nombreux et plus décapants (mais bon, d'ici à ce qu'ils se lâchent, on peut attendre encore au moins vingt films !). Ceci dit, vu que ce dessin animé ne va pas récolter autant que les autres superproductions, je doute que l'expérience soit vraiment renouvelé de sitôt, ce qui est presque une motivation supplémentaire pour aller voir celui-ci.

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Traffic (Id.)
de Steven Soderbergh (Etats-Unis)
avec M Douglas, B Del Toro, C Zeta-Jones, D Cheadle, D Quaid...

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 4/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs......................... 3.5/4
 scenario
 - originalite............................... 3/4
 - traitement.............................. 2.5/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 4/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4

 TOTAL    30/40............................. 15/20

Steven Soderbergh est avant tout un scénariste-réalisateur-producteur. Bref, malgré des acteurs célèbres, des budgets conséquents, et une diffusion planétaire, ce monsieur fait des films d'auteur ! Que ceux qui ne me croient pas jettent un oeil sur 'Sexe, Mensonge et Vidéo' (Palme D'Or Cannes 88), Kafka (91), ou 'L'Anglais' (98). Avec 'Erin Brokovitch' (99), il a su se faire aimer du grand public malgré un scénario agaçant (voir la critique), et il nous livre dans la foulée un 'Traffic' plutôt décoiffant.
Non, il ne s'agit pas d'un film sur bison futé ou d'un reportage sur une caissière d'autoroute. Le traffic en question est celui de la drogue, à grande échelle, et en particulier à la frontière américano-mexicaine. Alors, vous allez me dire "Encore un film axé sur les problèmes américains, montrant les cow-boys en tant que héros-sauveurs du monde libre, et pas fin du tout !". Eh bien non ! 'Traffic' est avant tout un film remarquable dans sa réalisation, et possédant plusieurs niveaux de lecture.
Techniquement, on assiste à une leçon de cinéma. Soderbergh a de gros moyens, et il en use habilement pour servir son propos. Le film peut donc satisfaire les amateurs de sensations fortes, car il comporte des explosions, des fusillades, et du suspense. Mais ne nous arrêtons pas là ! 'Traffic' est monté à la manière d'un reportage, avec des prises de vue semblables à ce qu'on a l'habitude de voir dans les journaux avec une caméra au coeur de l'action. Plus fin encore, le film est un mélange de quatre histoires bien distinctes, ne se regroupant que sur leur thème principal : le trafic de drogue. On saute ainsi entre les personnages et les situations, selon un montage très rythmé. Pour souligner les transitions, Soderbergh use sans hésitation de filtres adaptés aux situations : ainsi le chaud Mexique sera dans des tons jaunes et l'ambiance glaciales des bureaux officiels de Washington affichera des couleurs bleues. C'est basique, mais ça fonctionne parfaitement ! On peut faire un parallèle avec la maestria d'un Oliver Stone pour manipuler le spectateur avec une technique maîtrisée, mais en beaucoup plus fin, et donc intéressant.
Quant au propos, il va bien au-delà de la propagande américaine classique. Depuis le petit trafiquant ou le flic ripoux, jusqu'aux milliards de dollars investis pour limiter le trafic, en passant par le double visage des importateurs ou les dérives des consommateurs, le film passe en revue différents aspects liés à la drogue et à ce combat titanesque entre illégalité et autorité. A force de trop vouloir en mettre, on est presque submergé par les sujets qui sont abordés, même si l'ensemble reste très digeste. On est témoins de combats à diverses échelles, depuis la lutte personnelle jusqu'aux choix institutionnels, et selon divers points de vue : celui des victimes de l'abus de drogues, celui de leurs proches, celui de ceux qui combattent des Cartels ou bien de l'autre côté de la barrière, avec les petits dealers ou les gros trafiquants.
Avec plus ou moins de réussite, film évite presque d'être moralisateur, en se contentant de montrer plutôt que de juger. Alors, bien sûr, on peut se demander si une oeuvre de fiction, même si elle est parfaitement réussie, est vraiment honnête et fidèle à une réalité. On peut regretter certaines dérives du côté du mélodrame autour d'une jeune droguée. Mais 'Traffic' passe à côté d'un manichéisme facile en la matière, et qui l'aurait desservi. Mon seul étonnement est dans la fin du film, que je trouve particulièrement défaitiste, et pas au niveau du reste. Parmi les conclusions offertes aux différentes histoires, la plus marquante est celle qui montre l'échec d'une politique globale anti-drogue, et qui incite à des actions plus individuelles pour entourer les victimes. On a le sentiment que le thème du film échappe à son auteur...
Reste qu'il faut absolument voir ce petit bijou de cinéma, tant sur le plan de la réalisation que sur celui du scénario. Et en plus, ça permet de réfléchir : que demande le peuple ! En prime, on note la superbe performance de Michael Douglas, celle de Benicio Del Toro, et même une Catherine Zeta-Jones moins agaçante qu'à l'ordinaire.

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Hannibal (Id.)
de Ridley Scott (Etats-Unis)
avec A Hopkins, J Moore, G Oldman, R Liotta, G Giannini...

images
 - qualite artistique...................... 3.5/4
 - reussite de l'ambiance.................. 2.5/4
 acteurs
 - distribution.............................. 4/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement.............................. 1.5/4
 - qualite des dialogues (+musique et son). 1.5/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 2/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 1/4

 TOTAL    22/40............................. 11/20

Forcément, lorsqu'on veut s'attaquer à une suite, on est attendu au tournant. Le film est inévitablement comparé à son prédécesseur. Le réalisateur cherche à apposer sa 'trace' au projet, surtout s'il dispose personnellement d'une notoriété. Une attente monte dans les rangs des spectateurs, qui enjolivent leurs souvenirs du premier film... Bref, il est très difficile de réaliser une suite. Il faut à la fois conserver une unité dans l'univers ou dans les personnages, et en même temps renouveler le genre.
Plusieurs scénaristes se sont usés à la tâche d'adapter Hannibal, le roman de Thomas Harris, dont le brillant David Mamet. Il faut dire que l'évolution des personnages -et en particulier celui de Clarice Starling- était difficile à avaler (et d'ailleurs Jodi Foster a renoncé au projet). Pour Ridley Scott, revenu à la vie depuis 'Gladiator' (après une série de mauvais films malgré de
très bons débuts avec 'Blade Runner' ou 'Alien'), il s'agissait de confirmer qu'il restait un réalisateur talentueux. En fait, dans cette aventure, seul Anthony Hopkins n'avait rien à prouver !
Autant le dire tout de suite, le résultat n'est pas à la hauteur des espérances. 'Hannibal' est un film lent, mou, inégal. On a tendance à regretter d'être allé payer sa place tant le 'Silence des Agneaux' avait laissé une marque forte dans les mémoires. Pourtant, il ne faut pas rejeter tout d'un bloc 'Hannibal', qui possède de vrais atouts.
Tout d'abord, la réalisation est à la hauteur. C'est l'exemple de film qui souffrira d'être vu sur un écran de télévision tant le noir est présent. Cette obscurité omniprésente à l'image permet d'installer un climat de feutré de peur autour du personnage principal. Ca fonctionne à plein, et on ne peut que féliciter Ridley Scott. Côté acteurs, Hannibal Lecter est toujours aussi terrifiant, camouflant sous son aspect de lord distingué une réalité maléfique. Mais attention, en ne voyant pas le film en version originale, vous perdrez 50% de l'interprétation de Anthony Hopkins ; pour vous en convaincre, comparez une bande annonce en VO avec le minable doublage en VF ! C'est un parfait exemple de l'intérêt des VO... De son côté, Julianne Moore est inexistante. Son rôle est minuscule, et en plus, on a du mal à faire le lien avec l'ensemble de l'histoire. Par contre, on remarque la formidable performance de Giancarlo Giannini en flic italien téméraire. Mais tant pour Moore que pour Giannini, c'est le scénario qui permet de les mettre en valeur ou de les effacer. A noter la présence méconnaissable de Gary Oldman, encore une
fois dans un rôle extrême...
Mon principal grief est encore une fois à l'encontre du scénario. Je me demande comment des gens payés aussi cher et manipulant des budgets aussi colossaux peuvent se planter à ce point ! Ils oublient que pour raconter une histoire, il faut savoir rester crédible, et c'est sur ce plan que 'Hannibal' pèche le plus. L'idée du film était de montrer le visage diabolique du bon Dr Lecter, et la fascination qu'il exerce sur l'agent Starling, normalement dévouée à sa tâche de maintien de l'ordre. 50% du film se passe à Florence, où l'on se rend compte parfaitement de la froide monstruosité de Hannibal. C'est la partie la plus réussie, et le film aurait pu se contenter de montrer cela. Par contre, pour justifier le basculement de Clarice Starling, on prend prétexte d'une vengeance d'un multimilliardaire dément, allié à des ripoux du FBI, et le film s'enlise dans l'absurde ! La fin, bourrée d'image choc assez repoussantes, est totalement sous-exploitée, et donc franchement ratée.
Bref, on avait là matière à une suite passionnante : une bonne idée, différente de celle du premier film, un bon réalisateurs, des acteurs motivés... Même si une partie du film est très bonne, 'Hannibal' ne restera pas dans les mémoires à cause d'un scénario grand-guignolesque et très mal exploité. Reste une impression de gâchis et de lenteur. Dommage...

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Le pacte des loups
de Christophe Gans (France)
avec S LeBihan, M Dacascos, E Dequenne, V Cassel, M Bellucci, J Renier...

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 2/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................. 2.5/4
 - traitement.............................. 2.5/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 3/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4

 TOTAL    27/40........................... 13.5/20

L'un des candidats les plus sérieux au box-office en ce début d'année 2001 était 'Le pacte des loups'. Christophe Gans tentait le pari de proposer un film de genre ayant nécessité un gros budget, ce qui n'est pas l'habitude du cinéma français. Mais comme avec 'Les rivières pourpres' l'an dernier, ou les films de Luc Besson, le public a répondu présent, en donnant une bouffée d'oxygène à la production hexagonale. Restait à savoir si le film en valait la peine... (eh oui, 'entrées' ne rime pas souvent avec
'qualité', j'en veux pour preuve le vainqueur de l'an 2000, Taxi 2 !)
Le sujet : la bête du Gévaudan, qui massacra de très nombreuses victimes au XVIIIème siècle. Le parti pris : une des nombreuses explications données à ce fait divers tragique. La voie narrative : un des témoins de l'histoire qui raconte l'enquête d'un naturaliste bien spécial. Les images : superbes. Le montage : rapide, abusant parfois des ralentis. Les bizarreries : un indien asiatique et des pros des arts martiaux. Le scénario : correct mais inégal. Les regrets : un peu plus de corps dans la première partie du film, et quelques effets spéciaux peu crédibles...
Avant d'aller voir le film, j'avais peur d'aller voir une longue publicité pour Quezac, et j'avais entendu des remarques négatives ("C'est un film bébête" "Bébête, oui, mais bébête du Gévaudan, tout de même !"). Mon impression à la sortie du film est plutôt favorable. C'est un bon film, à ne pas bouder. Les acteurs se débrouillent très bien (y compris Samuel LeBihan) dans des rôles parfois un peu caricaturaux. Les seconds rôles sont nombreux et de qualités, mais certains personnages sont sous-employés. Les images sont très belles, avec quelques jolies prouesses techniques et une caméra souvent en mouvement. Le montage est
un peu plus discutable, avec parfois un abus des ralentis (Christophe Gans semble adorer l'effet de comédiens ou de chevaux pataugeant dans des flaques d'eau).
Il reste à commenter le scénario, dont je vais essayer de parler sans le dévoiler à ceux qui n'auraient pas encore vu le film. Il y a clairement deux parties. Dans la première, on n'est pas loin de s'ennuyer. On suit la traque plutôt sans effets de la Bête, avec une présentation générale des protagonistes. Il y a quelques jolies scènes, mais l'ensemble est plutôt décousu, avec un manque de lien dramatique. On alterne les séquences de chasse, d'investigation, de séduction, de société, d'arts martiaux... Le tout est nécessaire pour la logique du film, mais un peu maladroit. Sans doute est-ce dû à des nécessités de production voulant éviter un film trop long. Cependant, il manque un peu d'âme, d'une lourde atmosphère dramatique qui aurait pu améliorer le récit. La seconde partie est vraiment surprenante, et à mon avis la meilleure. On bascule dans le film d'aventure épique, en permettant à de nombreux aspects (et personnages) présentés dans la première partie de s'exprimer pleinement. Mais là, le manque de temps pour raconter l'histoire est vraiment flagrant, et les transitions, un peu chiches au début du film, sont carrément absentes. Comme notre intérêt est accroché par les images, on parvient sans peine à boucher les trous ou les incohérences, et même à oublier certains effets spéciaux un peu bâclés. Seulement, cette partie n'occupe que le dernier tiers du film, alors qu'il aurait
vraiment fallu inverser cette proportion.
Que cela ne vous empêche pas d'aller voir 'Le pacte des loups', qui est techniquement très bien fait, et au final très agréable. Les rôlistes apprécieront...

Position du film dans les films 2001
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Page créée le 18/2/01
Mise à jour le 22/4/01