Pour le commun des mortels, la Caravane est un simple groupe de troubadours cherchant a divertir leur prochain pour subsister. Au debut du second millénaire, l'organisation sociale est en plein chamboulement dans les provinces françaises. Les activités se regroupent autour des villages, qui tendent lentement à grandir et à atteindre la taille d'une ville.

La Caravane aime s'arrêter en bordure des hammeaux. Des Chevaliers, l'Initié, ou le Veneur s'il est présent, vont rencontrer les personnes influantes dans le village afin de s'accorder sur un lieu à l'écart où les roulottes peuvent se déployer. Ainsi, les contacts avec les habitants sont minimisés, ce qui permet de se livrer plus tranquillement à de mystérieuses séances d'entraînement...
Dans les villes les plus grandes, il est parfois nécessaire de s'installer à l'abri des murs de la cité. Mais les membres de la Caravane doivent alors redoubler d'attention pour ne pas commettre d'impairs et éviter d'attirer la suspicion des gens du coin, parfois prompts à accuser ces "étrangers" de tous les maux.
Il faut aussi prendre garde avec les animaux "sauvages" tels que les loups ou les ours et les maintenir attachés sous peine d'effrayer la population.

Ce sont les baladins les plus aguerris qui vont dans les auberges pour annoncer aux gens le lieu et l'heure des spectacles, tout en faisant une petite démonstration de leurs talents. Pendant ce temps, les derniers arrivants dans le groupe se chargent de monter le camp, et surtout de préparer une scène adéquate.
À chaque village sa spécificité, et il n'y a pas de disposition standard. Quand le temps est mauvais, il faut trouver une salle d'auberge, une grange, ou même l'église (sous couvert d'un spectacle religieux) pour présenter les tours.
Mais en règle générale, le spectacle a lieu en extérieur et en profitant de la lumière du jour. Il n'y a pas de chapiteau, seulement des bancs disposés en arc de cercle, et des tentures pour délimiter la scène et permettre aux suivants de se préparer.

Les numéros s'enchaînent assez rapidement pour ne pas perdre le public. Bien entendu, en fonction du lieu, on en adapte le contenu. Ainsi un public populaire préfèrera les numéros comiques, alors que les poésies ou les passages musicaux seront réservés pour des nobles gens. Les tours d'adresse viennent briser la monotonie et réveiller les endormis. Parfois, faute de place, certains numéros de dressage ou de voltige ne peuvent etre exécutés.

Des Novices passent dans les rangs des spectateurs avec des paniers, récoltant les dons les plus divers. Mais en général, la Caravane est rétribuée en nature par des vivres ou des tissus. Seuls les nobles ou les bourgeois vont donner des pièces de monnaie. Quand c'est possible, la Caravane envoie ses meilleurs éléments au chateau du noble local, qui peut au choix s'avèrer très généreux ou, au contraire, forcer les baladins à fuir.

Mais cette vie d'errance est un choix pour la Caravane. C'est à la fois une protection et un art de vivre. Chacun peut décider de s'arrêter pour un temps et de vivre une vie sédentaire, mais souvent, ils reviennent un jour ou l'autre pour partager à nouveau les joies et les peines de leurs frères.

Lorsque les rigueurs du climat l'exigent, et que les réserves de la troupe s'amenuisent, la Caravane fait halte dans un village et partage quelques semaines la vie des habitants. En échange du gite et du couvert, les troubadours offrent leurs bras pour les travaux communs et se chargent d'animer les veillées. Mais ces épisodes restent exceptionnels pour des raisons évidentes.
La Caravane doit toujours reprendre sa route...
 
 

à suivre...

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