Sur cette page se trouvent la seconde partie des critiques des films
vus
en l'an 2000.
Toutes les explications concernant les notations se trouvent sur cette
page...
Il est fort possible que je sois en retard sur mes critiques,
et que certaines ne soient pas disponibles...
Aller à
la première partie des critiques 2000
images
- qualite artistique...................... 3.5/4
- reussite de l'ambiance.................... 3/4
acteurs
- distribution.............................. 4/4
- jeu des acteurs........................... 4/4
scenario
- originalite............................... 1/4
- traitement................................ 2/4
- qualite des dialogues (+musique et son). 2.5/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 3/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4
TOTAL 28/40............................. 14/20
Une impression bizarre mêlant joie et déception vous prend
à l'issue de ce film. Sa Palme d'Or à Cannes est justifiée
: techniquement, c'est un film très réussi. La mise en scène
est remarquable, et les acteurs expriment leurs sentiments les plus profonds.
Le Prix d'Interprétation Féminine pour son premier (et unique
?) rôle décerné à Bjork est amplement mérité.
Elle est magnifique de fragilité et d'obstination. Alors, 'Dancer
in the Dark' est-il un chef-d'oeuvre ?
Non ! Sans hésitation, je préfère 'Breaking the
Waves' du même réalisateur, bien plus larmoyant et crédible.
Car c'est sur le côté du scénario que j'ai le plus
de critiques à émettre vis-à-vis de l'histoire de
Selma.
Immigrée tchécoslovaque, Selma travaille très
dur à l'usine. Elle se force même à rapporter du travail
à effectuer chez elle le soir, pour gagner quelques maigres dollars
de plus. La vie aux Etats-Unis, dans ces années 60, n'est pas aussi
rose qu'elle l'imaginait vu de loin. Mais l'Amérique, c'est pour
elle un espoir fabuleux, qui la pousse à économiser chaque
cent : offrir une opération des yeux à son fils, qui menace
comme elle de devenir aveugle. Selma cache ce secret à tous, et
s'isole dans un monde dans lequel seul son objectif compte. Au risque d'ignorer
ses amis (dont Kathy (Catherine Deneuve dans un second rôle parfait)
et un prétendant Jeff)... Au risque de sacrifier sa vie, pour cet
unique but...
Bjork, chanteuse islandaise de grand talent, prend le rôle de
Selma à bras le corps. Son interprétation est grandiose,
et résume à elle seul le film, qui tourne autour d'elle et
de ses chansons. Car 'Dancer in the Dark' est un hommage aux comédies
musicales. Selma est fan de ces films dans lesquels tout le monde se met
brusquement à danser et à chanter, et dans lesquels tout
se termine toujours bien ! Alors, quand la vie est trop rude, elle bascule
dans un monde imaginaire où règne la Comédie Musicale.
Cinq petits passages parsèment le film et le transforment radicalement.
Sur une musique composée par Bjork (qui s'est opposée violemment
à Von Trier sur le tournage pour imposer ses choix), le décor
de l'usine ou un train qui passe sur un pont, se métamorphosent
en un lieu hors du temps, contant l'histoire telle que Selma voudrait qu'elle
soit. Et plus les événements vont se précipiter, plus
la vie devient difficile, plus elle se réfugie dans ce monde parallèle
pour y puiser la force de continuer à servir son but. Je n'aime
pas les comédies musicales. Mais 'Dancer in the dark' n'appartient
pas à ce genre ! On peut y voir deux films en un, ou la représentation
symbolique du monde imaginaire de l'héroïne. Et j'avoue avoir
été emballé par certaines scènes qui ont quelque
chose de magique. Sans doute la manière dont elles sont filmées
(100 caméras cachées dans le décor pour piéger
tous les angles) et les chansons de Bjork y font beaucoup. Quoi qu'il en
soit, j'ai adoré.
Alors, pourquoi ce film n'est-il pas aussi bon qu'il le devrait ?
Parce que Lars Von Trier ne démords pas de ses démons.
Il rajoute des louches de mélodrame, et au bout d'un moment, les
scènes perdent de leur cohérence et de leur crédibilité.
Tout est composé pour faire pleurer, et Von Trier en fait trop.
Il y a alors deux manières de réagir : verser des torrents
de larmes, ou rester un peu en retrait en se disant que le mieux est l'ennemi
du bien.
Pour résumer, ne boudez pas votre plaisir : 'Dancer in the dark'
est un très bon film, résolument différent de la production
classique. Il est donc conseillé de le voir, ne serait-ce que pour
Bjork-Selma, qui restera dans toutes nos mémoires.
Bjork, on t'aime tous !
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique........................ 4/4
- reussite de l'ambiance.................... 4/4
acteurs
- distribution.............................. 3/4
- jeu des acteurs........................... 3/4
scenario
- originalite............................... 1/4
- traitement................................ 3/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 4/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4
TOTAL 31/40........................... 15.5/20
Enfin un film français qui a le courage de faire du cinéma
d'action. On retrouve tous les bons côtés du cinéma
américain (images léchées, éclairages habiles,
pas de temps morts) et ceux du cinéma français (personnages
cohérents et soignés, scénario solide). Au final,
le film est très réussi, et on est enseveli dans une avalanche
(!) d'images très fortes et très belles qui défilent
à un rythme soutenu.
Oui mais ! Mais 'Les rivières pourpres' laissent un petit goût
de bâclé qui le dessert énormément : on ne comprend
rien à la fin de l'histoire ! Dommage pour un film qui veut justement
s'appuyer sur une base forte et complexe ! Tout le début du film
est remarquable. Deux flics très différents enquêtent
chacun sur une affaire. L'un est un vieux roublard blasé aux méthodes
expéditives qui se heurte à un tueur en série version
française. L'autre est un jeune chien fou plus proche des truands
qu'il doit arrêter que de ce qu'on apprend à l'école
de police, et qui remonte la trace d'une petite fille tuée il y
a 15 ans sur l'autoroute. Les deux pistes vont se réunir et les
deux policiers devront faire équipe pour mettre à jour le
complot des Rivières Pourpres. Non, je ne veux pas débattre
du fond de l'histoire, ni révéler ici ce que j'en ai compris.
Mais il est vrai qu'après un départ halletant, le dernier
tiers du film est plus que confus, en nous balançant des bribes
d'informations complexes sans laisser le temps de les assimiler. Résultat
: on oublie l'histoire et on s'attache uniquement aux images. Et comme
la scène finale est un peu décevante (malgré sa volonté
d'être impressionnante), on sort un peu déçu de ce
film. Quel dommage, car c'est sans doute l'un
des meilleurs du cinéma français actuel ! Attention,
c'est un film de genre : ceux qui n'aiment pas les thrillers d'action risquent
de décrocher dès le départ face à ce mélange
du 'Silence des Agneaux' et de 'Seven'. De plus, je ne suis pas certain
que l'idée de base de Grangé (auteur du roman dont est tiré
le film) soit si extraordinaire.
Mais Kassovitz a prouvé qu'il était un réalisateur
hors pairs. Jean Réno parvient même à être crédible
(c'est un exploit) et Vincent Cassel est très à l'aise, comme
d'habitude. En y ajoutant une musique de Bruno Coulais (Himalaya) et des
plans de glaciers très impressionnants, on obtient un film très
visuel et très prenant, largement supérieur à nombre
de productions hollywoodiennes du même genre. A ne pas bouder, pour
la détente...
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique........................ 3/4
- reussite de l'ambiance.................... 4/4
acteurs
- distribution.............................. 4/4
- jeu des acteurs........................... 3/4
scenario
- originalite............................... 2/4
- traitement................................ 1/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 2/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 1/4
TOTAL 24/40............................. 12/20
Autant le dire franchement : j'attendais plus de ce film, et je m'y
suis un peu ennuyé. Pourtant, il en ressort une impression indéfinissable
qui laisse un agréable souvenir. J'ai donc envie de défendre
"Virgin Suicides". Il s'agit d'une réalisation de Sofia Coppola,
qui a de qui tenir en matière de réalisation. C'est d'ailleurs
le meilleur point de son film. Les images sont bien léchées,
pensées et travaillées, jonglant entre les plans classiques,
et les montages variés (accéléré, fenêtres
dans l'image...). On sent une vraie jouissance et une maîtrise de
l'outil.
On aurait préféré que ce réel talent soit
mis au service d'un meilleur scénario (signé de... Sofia
Coppola !). Cette histoire est naïve, et finalement peu intéressante.
Dommage, car les acteurs sont excellents, tant les vieux (James Woods ou
Katherine Turner en parents bornés) que les jeunes (dont Kisrten
Durnst, qui était Claudia dans 'Entretien avec un Vampire').
Elles sont cinq superbes jeunes filles, elles sont riches et bien éduquées,
et ont toutes les chances de bien s'en sortir dans la vie. Pourtant, au
coeur des années 70, elles vont toutes se suicider (non, je ne dévoile
rien : traduisez donc le titre !). Le film tente d'exposer le contexte
dans lequel elles ont évolué, et qui les a poussées
à agir ainsi... Finalement, on en arrive à une conclusion
simpliste : si l'on ne peut arriver à la liberté, alors le
suicide peut être une option. Bof... Les garçons du quartier,
qui ont tenté de comprendre ce fait-divers et font office de conteurs,
ne sont pas plus avancés que nous. Il faut dire que la famille ultra-catho-rigide
dans laquelle les ados évoluent est particulièrement éprouvante.
Mais de là à vouloir en finir ? Il y a plein de gens qui
ont dû en baver autrement plus et qui s'en sont servi pour aller
de l'avant... Ainsi l'identification, et donc une partie de l'intérêt,
disparaît par le choix-même du sujet. Reste un plongeon dépaysant
dans les 70ies (qui accentue encore la distance au film), temps heureusement
révolu.
Donc, si vous tenez vraiment à aller voir ce film, ça
sera pour les images, et pour l'atmosphère de nostalgie...
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique........................ 4/4
- reussite de l'ambiance.................... 4/4
acteurs
- distribution.............................. 2/4
- jeu des acteurs........................... 2/4
scenario
- originalite............................... 2/4
- traitement................................ 1/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 3/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4
TOTAL 25/40........................... 12.5/20
Paul Verhoeven réalise des films grand public. Entre 'Basic Instinct',
'Robocop' et 'Total Recall', on assiste à chaque fois à un
grand film mêlant action, effets spéciaux, et scandale. Verhoven
aime quand ses images bougent, quand il y a du sang ou du sexe, mais pas
trop, pour que le film reste visible du plus grand nombre. Parfois il se
rate ('Showgirls', 'Starship Troopers'), et parfois, il réussit,
comme avec L'homme sans ombre.
Ce film reprend le thème fantastique classique de l'homme invisible,
et le transforme en un mélange de film de tueur et d'un film sur
les recoins de l'âme humaine. Car pour une fois, le cobaye
n'est pas un brave chercheur qui n'a pas de chance, mais un type franchement
antipathique qui va employer son nouveau pouvoir pour sa convenance personnelle.
Il y a à la fois du bon et du mauvais dans l'homme sans ombre.
Le mauvais, ce sont ces multiples passages déjà vus 100 fois
où les héros réagissent bêtement face à
un tueur. Ou encore les délires scientifiques. Ou bien la fin, qui
aurait gagné à être moins Bondiennne. Je trouve également
dommage de ne pas avoir laissé une incertitude sur la fin (que je
ne vous dévoile pas, même si elle ne casse rien). Et surtout,
le look des pseudo-scientifiques est hilarant : ce sont tous des top-models
et des champions sportifs de haut niveau, en plus d'être des têtes
qui remodèlent les molécules comme on joue à tétris
! Hilarant je vous dis !
Au chapitre du bon, il y a les effets spéciaux, qui sont tout
simplement hallucinants ! Au point même qu'on finit par les oublier,
pour véritablement croire au film ! C'est grandiose ! En plus, on
peut même réviser son anatomie humaine et simiesque. L'autre
bon point, c'est d'avoir pris pour héros un gars presque normal,
c'est à dire mal dans sa peau, complexé, et à la limite
du névrosé. Si on vous offrait la possibilité d'être
invisible, qu'en feriez-vous ? Si si, réfléchissez ? Est-ce
que vous ne seriez pas tenté de vous amuser aux dépends des
autres ? Est-ce que ça ne serait pas l'occasion de vous venger,
ou d'assouvir vos fantasmes ? Enfin, il vous serait possible d'être
voyeurs. Enfin, vous pourriez agir sans crainte d'être découverts.
Pas étonnant que le personnage de Kevin Bacon pète les plombs...
Et ça en devient stressant !
L'homme sans ombre est donc un film très agréable, mais
qui reste un grand divertissement. Sauf que pour une fois, on est scotché
à son fauteuil. Ca marche, on frissonne, on n'a pas une minute de
répits, et on en redemande...
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique........................ 2/4
- reussite de l'ambiance.................... 1/4
acteurs
- distribution.............................. 2/4
- jeu des acteurs........................... 1/4
scenario
- originalite............................... 1/4
- traitement................................ 3/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 1/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4
TOTAL 16/40.............................. 8/20
Ancien soixante-huitard, le juge Marcorelle (d'où le titre) souffre
d'un complexe de culpabilité, et fait des rêves abracadabrants
dans lesquels il se retrouve accusé de meurtre. Jusqu'au jour où
il se réveille persuadé d'avoir suivi une serveuse polonaise,
et d'avoir tué accidentellement son père. En suivra une affaire
compliquée mêlant les notables de la région...
Petite déception que ce film tourné à Chambéry,
et dont les critiques étaient alléchantes. En fait de réflexion
sur la culpabilité et de complots politico-mafieux, on obtient une
histoire conventionnelle, dont seule la forme peut sauver les passages
obligés. Autre problème, Jean-Pierre Léaud, autour
de qui le film est axé : il joue vraiment comme un pied, et ça
nuit beaucoup à la crédibilité de l'ensemble. Seuls
les jeunes (Amalric et Jacob) tirent leur épingle du jeu, en donnant
à l'ensemble un peu de dynamisme et de réalisme.
L'affaire Marcorelle restera un petit film sans grand intérêt,
qui ne parvient pas à garder un fil directeur (on ne se pose pas
longtemps la question de savoir ce qui est rêvé et réel),
et qui est très mal interprété.
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique........................ 3/4
- reussite de l'ambiance.................... 4/4
acteurs
- distribution............................ 2.5/4
- jeu des acteurs......................... 2.5/4
scenario
- originalite............................... 1/4
- traitement................................ 3/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 4/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 4/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4
TOTAL 30/40............................. 15/20
Voyez le film d'Amos Gitai ! Certes, les films de guerre sont légion
au cinéma. Cet environnement d'exception permet des ressorts dramatiques
exceptionnels pour les scénaristes, et des effets visuels spectaculaires.
Mais au-delà de l'esthétique de la guerre, au delà
des rebondissements de l'histoire, certains films cherchent soit à
s'interroger sur l'humanité (voir 'La ligne rouge' de Terrence Mallick)
ou soit, comme 'Kippour', à témoigner des conséquences
humaines d'un conflit.
En octobre 1973, l'Egypte et la Syrie profitent de la fête juive
du Kippour pour attaquer l'Etat d'Israël, pour se venger de la défaite
cuisante subie par les pays arabes lors de la guerre des 6 jours, en 1967,
ayant conduit à l'occupation du Sinaï, du Golan, de la Cisjordanie
et de Jérusalem-Est. Ce nouveau conflit va causer de lourdes pertes
dans les rangs de Tsahal, et marquer un tournant dans la courte histoire
de cet Etat. Pour beaucoup d'Israëliens, il s'agira plutôt d'un
dépucelage violent.
Amos Gitai a vécu ce conflit de l'intérieur, en tant
que réserviste, et il a longtemps voulu faire un film avec une volonté
de témoignage et de pédagogie sur cette guerre. Grandement
autobiographique, 'Kippour' se place au niveau de l'individu, et non du
contexte géopolitique. C'est un choix, que l'on peut à la
limite regretter car il est important d'expliquer ces épisodes qui
permettent de comprendre pourquoi, 27 ans après, on en est toujours
à tenter de faire la paix dans le secteur. Mais à défaut
de réflexion sur les causes et les conséquences du conflit,
Amos Gitai fait le choix d'un cinéma proche des personnages, en
montrant les conséquences directes d'une guerre. En cela, son film
prend une dimension émotionnelle très forte, et peut être
montré en exemple contre tout type de massacre contemporain.
Les choix cinématographiques de Gitai sont bien particulier.
Dans la première scène, on suit longuement son personnage
principal (Liron Levo) dans les rues désertes et silencieuses d'une
ville israëlienne (Kippour oblige). Puis c'est le branle-bas de combat,
avec les sirènes qui se déclenchent et l'agitation des militaires.
S'en suit une superbe scène, sous une musique stressante, où
des peintures colorées se mélangent. Les couleurs de la vie
(bleu, jaune, rouge, vert...) se fondent peu à peu en un amas verdâtre.
Puis un couple vient s'enlacer dans ce maelström de teintes. Qu'elle
est belle, cette étreinte sauvage et surréaliste ! Elle préfigure
le film : on parlera de boue et de chair. Le tout pour parler d'âme.
Place au confit, au mélange immonde des couleurs de la vie.
L'épopée des personnages/témoins, que l'on suit fidèlement
à la manière d'un reportage, commence par la désorganisation
totale qui suivit l'attaque. Finalement, le personnage de Levo va se retrouver
dans une unité de sauvetage spécialisée dans les récupérations,
s'il le faut derrière les lignes ennemies, de pilotes blessés.
Ici, pas de grands combats impressionnants, peu d'explosions... Mais le
champ de bataille après le feu, dans les carcasses des blindés,
les ruines fumantes des maisons, et les champs ravagés par les chenilles
des chars. Dans ce tas de boue, il faut aller vers les corps, et chercher
les blessés. Pour les morts, pas de place ! On doit les laisser
sur place, les abandonner pour plus tard...
Les missions se succèdent, plongeant l'équipe dans l'horreur.
Il n'y a sans doute rien de plus traumatisant que de participer à
ces ramassages morbides, avec le danger du front encore proche, l'angoisse
de ne pas ramener le blessé à temps, l'horrible choix de
qui doit être rapatrié en priorité et qui doit être
laissé sur place. On assiste à l'accumulation de scènes
surréalistes, dans le bruit assourdissant, hypnotique, des hélicoptères.
Entre ces scènes de combat, les hommes soufflent, et les blessures
à l'âme apparaissent. Personne n'est immunisé à
ce genre de spectacle !
'Kippour' a le goût du sang et la couleur de la boue. Gitai montre
à la manière d'un reportage le vrai aspect de la guerre,
loin d'en faire un spectacle ou de la propagande. Inutile de parler quand
les morts, la souffrance, les mutilations, les dégâts mentaux
s'étallent devant nos yeux. 'Kippour' est un film effrayant, qui
s'insinue lentement (à son rythme) dans nos esprits, et agit comme
un vaccin.
Puis il faut en finir ! Les sauveteurs sont à leur tour touchés,
et nécessitent une évacuation. Ce combat n'a pas de sens,
et ceux qui partaient la fleur au fusil en ressortent marqués dans
leur chair et dans leur tête. On ne sort pas indemne de la guerre
! Et Gitai boucle son film par cette scène splendide de deux corps
enlacés dans la peinture, comme pour exorciser le souvenir de ces
images terribles et de l'angoisse de la séparation.
Très différent des films américains qui cherchent
à montrer la guerre comme un spectacle, 'Kippour' force à
une réflexion en ébranlant nos esprits. C'est un peu comme
la démarche de Spielberg dans 'Il faut sauver le Soldat Ryan', avec
sa première demi-heure hallucinante (et le reste du film bien médiocre).
Dans 'Kippour', l'horreur est présente de bout en bout, mais accrochés
derrière les personnages, on en voit les effets sur les humains.
Au lieu de diffuser de la propagande dans les casernes (lors maintenant
de la journée de préparation à la défense !),
on devrait obliger les futurs engagés à voir un tel film,
histoire
d'éviter de mentir sur la réalité de la guerre.
'Kippour' est un film à voir, pour le témoignage.
Position du film dans les
films 2000
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Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique...................... 3.5/4
- reussite de l'ambiance.................... 3/4
acteurs
- distribution.............................. 3/4
- jeu des acteurs........................... 2/4
scenario
- originalite............................... 2/4
- traitement.............................. 2.5/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 3/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4
TOTAL 24/40............................. 12/20
Les Russes ont encore frappé ! Parmi les vestiges de la guerre
froide, un satellite de "communication" menace de retomber sur terre, et
il faut absolument le réparer en orbite. Premier problème,
le système de guidage est américain. Second problème,
son concepteur est âgé de 70 ans, et est en froid avec le
directeur des vols de la Nasa. Troisème problème : seule
une mission à bord de la navette peut se charger de la réparation.
Quatrième problème : on n'a pas le temps de former une équipe.
Qu'à cela ne tienne : grand-père Corvin (Clint Eastwood),
l'ingénieur, en son temps évincé des vols spaciaux,
se propose de monter l'expédition avec ses trois autres potes pré-grabataires
histoire de prendre sa revanche !
Inutile de chercher un quelconque réalisme dans 'Space Cowboys'.
Tout dans ce film, à commencer par le titre, sent le second degré
et le cynisme. Les "bons" sont corrompus et menteurs, les méchants
aussi (normal !). Les passages obligés des films spaciaux sont volontairement
exploités (gros accident dans l'espace, esprit de sacrifice, amour
avec une collaboratrice, héroïsme final...). On dirait un mélange
de 'Top Gun' et de 'Appolo 13'. Clint Eastwood a voulu s'amuser, et le
spectacle est au rendez-vous. Loin d'être ennuyeux, 'Space Cowboys'
permet de passer un très agréable moment, car il se moque
habilement des habituels nanars de l'Amérique triomphante. Les images
sont impeccables, et les autres acteurs semblent prendre part avec joie
à cette farce géronto-spaciale.
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique........................ 2/4
- reussite de l'ambiance.................... 3/4
acteurs
- distribution.............................. 2/4
- jeu des acteurs........................... 3/4
scenario
- originalite............................. 1.5/4
- traitement................................ 2/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 1/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 2/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
- le recommandez vous a vos camarades?.... 1.5/4
TOTAL 19/40............................ 9.5/20
Imaginez qu'un beau matin au réveil, vous découvrez subitement
que vous êtes capable de faire des choses extraordinaires (créer
et manipuler feu/glace, lire dans les pensées, changer d'apparence...).
Attention, roulements de tambours : vous avez atteint un nouveau stade
d'évolution, vous faites partie des X-men (et les X-women, alors
?) ! Cette mutation spontannée sert de base à cette vieille
bande dessinée américaine, que l'on a tous feuilleté
un jour à l'école. Seulement voilà : ce qui passe
lorsqu'on a moins de 18 ans peut-il être adapté dans un film
?
Pour 'X-men', la réponse est non ! Certes, le film est agrémenté
de nombreux effets spéciaux numériques. Certes, le réalisateur
est Bryan Singer (auteur de 'Usual Suspects'). Certes, les acteurs font
ce qu'ils peuvent (Patrick Stewart sorti de ses Star Treck, ou Ian McKellen
-futur Gandalf dans l'adaptation du 'Seigneur des Anneaux-). Certes, les
scénaristes font également le maximum en tentant de développer
l'aspect psychologique des mutants (acceptation de la différence,
contraintes liées aux pouvoirs...), ou en conservant l'esprit BD
(dialogues débiles pendant qu'on sauve le monde).
Pourtant, le film reste faible ! La raison principale tient sans doute
à la base même de l'histoire. Inutile d'essayer de tirer quelque
chose de profond à partir d'une trame aussi pauvre. Contrairement
à d'autres "super-héros" (Batman par exemple, même
si les films inspirés par cette histoire ont été moyens
[Burton] ou nuls [Schumacher]), la mythologie X-men ne se prête pas
au développement d'un scénario subtil. Ce premier opus pouvait
être distrayant pendant l'été. Pour le second, ça
sera sans moi !
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique........................ 2/4
- reussite de l'ambiance.................... 3/4
acteurs
- distribution.............................. 3/4
- jeu des acteurs........................... 3/4
scenario
- originalite............................... 2/4
- traitement................................ 3/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 4/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4
TOTAL 28/40............................. 14/20
Road-movie dans les fjords ! Ce film a été réalisé
en 1996 par Thomas Vinterberg, qui enchaînera (avec les mêmes
acteurs) sur le formidable 'Festen' (dans lequel une fête de famille
dégénérait à cause de la révélation
de vieux secrets). Profitant du succèes de ce dernier, 'Les héros'
bénéficie d'une sortie européenne, et c'est tant mieux.
Car ce film à petit budget se regarde avec un plaisir immense.
Alternant les passages tendres et émouvant, et ceux franchement
comiques, en intercallant des scènes loufoques ou grotesques. On
a droit à toutes les références au road-movie américain,
avec les moments de délire, ou la fusillade finale. On y sent à
la fois une parodie et une reconnaissance envers des films comme
'Bonnie and Clyde', et c'est en même temps une vraie oeuvre personnelle.
Avec en prime le doux regard des élans le matin au fond des bois...
L'histoire est celle de deux prisonniers dannois qui, au lendemain
d'une nuit arrosée lors d'une permission de sortie, se font réveiller
par une femme qui annonce à l'un d'eux qu'il est père d'une
petite fille de 12 ans. La rencontre avec Louise agit comme un révélateur,
et lorsqu'ils se rendent compte qu'elle vit un enfer avec son beau-père
(un militaire violent, alcoolique et autoritaire), ils décident
de l'embarquer et de partir retrouver leurs amies en suède. Ils
seront vite poursuivis tant par la police que par le militaire. La jeune
adolescente va les découvrir, perçant leurs mensonges et
arrivant à les attendrir. Malgré leur propention à
pêter les plombs, ils restent à ses yeux les héros
qui l'ont tirée d'une vie peu enviable.
Les deux acteurs principaux sont ceux qui jouent les frêres dans
Festen, et ils sont doués pour jouer les tarés. Quant à
la fillette, elle fait preuve de maturité et d'une grande intelligence
dans sa manière de jouer. Bref, un bon film bien déjanté.
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique...................... 3.5/4
- reussite de l'ambiance.................. 3.5/4
acteurs
- distribution.............................. 4/4
- jeu des acteurs......................... 3.5/4
scenario
- originalite............................... 2/4
- traitement.............................. 3.5/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 4/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4
TOTAL 33/40........................... 16.5/20
Quand Sade, à 50 ans, découvre les prisons de la terreur,
il cherche avant tout à persuader ses geôliers qu'il est un
citoyen modèle, et non un noble dont les enfants ont fui la patrie.
Avec l'appui de l'une de ses conquêtes, Sensible, il se retrouve
au monastère de Picpus, avec de nombreux nobles en attente de la
guillotine ou de la rédemption. Malgré sa solide réputation
qui l'éloigne des gens bien pensants, il mène sa petite vie,
attentif aux chahuts de ce monde perturbé, et à leurs effets
chez ses compagnons d'infortune. Parmi eux se trouve Emilie de Lancris.
Cette jeune fille est attirée par Sade à cause de ses écrits,
mais également pour y trouver un réconfort face à
la mort qui se rapproche. Lui demeure fidèle à ses principes
d'extrême liberté de pensée et de moeurs, mais avec
le poids de l'âge, il se montre bien moins excessif qu'il a pu l'être
dans le passé.
Ce film est une réussite. Il parvient à réunir
avec bonheur des acteurs magnifiques, un scénario intelligent, et
des images léchées. Sans se focaliser sur l'aspect pervers
du personnage, Benoît Jacquot nous présente quelques mois
de la vie de ce personnage hors du commun, pendant lesquels il écrit
et observe les excès de son temps. On est loin d'une condamnation
ou au contraire d'un éloge des préceptes de Sade. On a juste
le portrait d'un homme, attentif aux jouissances du monde, appréciant
autant les belles femmes que les jolis garçons, et recherchant une
compagnie intellectuelle autant que physique. En mettant les scènes
les plus crues à la fin de son film, Benoît Jacquot nous permet
de nous imprégner de sa psychologie et de faire en sorte que les
choses arrivent naturellement. En 1794, mieux valait ne pas trop s'attacher
à la vie, et connaître les expériences les plus enrichissantes.
Le tout pour la liberté : c'est en explorant les limites que l'on
peut le mieux définir son propre chemin. A noter que ce scénario
est signé de Jacques Fieschi, qui nous avait déjà
offert quelques bons films (Les destinées sentimentales, Nelly et
M. Arnaud, Le fils préféré...).
L'interprétation est particulièrement remarquable, avec
un nouveau rôle en or pour Daniel Auteuil. Déjà mis
en valeur dans 'La veuve
de Saint Pierre' (encore une histoire de guillotine), il trouve ici
une justesse de ton, tant dans les moments de doute que dans ceux où
le maître éveille son élève. Pour lui donner
la réplique, deux femmes tiennent parfaitement leur place, Isild
Le Besco, jeune actrice de 18 ans, et Marianne Denicourt, dans un rôle
de femme mure dévouée à son Marquis.
A ne pas manquer.
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique........................ 4/4
- reussite de l'ambiance.................... 3/4
acteurs
- distribution.............................. 3/4
- jeu des acteurs........................... 3/4
scenario
- originalite............................... 4/4
- traitement................................ 2/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 2/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4
TOTAL 27/40........................... 13.5/20
Attention : le scénario de ce film est tiré de l'Odyssée
de Homère, nous averti le générique. Quand on sait
que l'action se déroule dans les années 30 aux Etats-Unis,
on s'attend de la part des frères Coen un mélange plutôt
déroutant.
Le résultat est à la hauteur de nos espoirs et de nos
craintes les plus fous. On assiste à la cavale de trois condamnés
aux travaux forcés dans le sud des USA. Le plus malin des trois,
et également le baratineur du groupe (Ulysse), est à la recherche
d'un butin fabuleux, qui sera englouti dans trois jours avec la construction
d'un barrage. Leur chemin est parsemé de rencontres toutes plus
étranges les unes que les autres : un prêcheur / truand, un
cousin / judas, des sirènes et un changement en crapeau, un politicien
/ KKK... Bref, tout est mélangé, pour notre plus grand bonheur,
en passant en revue tant des thèmes de l'Odyssée
que les préoccupations des USA des années 30 (grand banditisme,
récession, racisme...) sur fond de blues et de country.
Visuellement, c'est un pur bonheur ! Les plans sont travaillés,
de même que les couleurs, afin de renforcer les ambiances. Les acteurs
s'en donnent à coeur joie, et les seconds rôles sont succulents
(John Goodman...). Certaines scènes sont si belles, si inventives,
si percutantes qu'elles resteront sans aucun doute dans l'esprit de chacun.
Cependant, l'ensemble du film laisse une impression mitigée.
L'intérêt n'est pas présent à chaque instant,
loin s'en faut, et l'on préfèrera rester sur les quelques
impressions fabuleuses qu'on aura pu glanner au coeur du film, en oubliant
l'histoire dans son ensemble.
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique...................... 1.5/4
- reussite de l'ambiance.................... 3/4
acteurs
- distribution.............................. 3/4
- jeu des acteurs......................... 2.5/4
scenario
- originalite............................... 2/4
- traitement................................ 3/4
- qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................... 3/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4
TOTAL 25/40........................... 12.5/20
Imaginez que, comme beaucoup de gens, vous ayez collaboré au
journal de votre lycée. Vous avez écrit un poème,
quelques pages d'une histoire de science-fiction... Et depuis, tout est
oublié. Vous vivez une vie tranquille avec votre femme et vos trois
filles. Plus précisément, vous partez en vacances avec la
famille, dans la vieille bicoque que vous rénovez. Il fait chaud,
les esprits s'énervent... Et par hasard, dans la station d'autoroute,
vous croisez un gars qui se souvient parfaitement de vous, et de vos écrits.
Impossible de le remettre, mais lui insiste, et finalement, s'invite quelques
temps. Si cet homme s'appèle Harry, ne lui ouvrez pas, surtout s'il
vous veut du bien ! Car Harry est un peu du genre pot de colle, avec une
seule idée en tête : vous forcer à vous remettre à
l'écriture. Pour cela, tout est bon ! Comme il le dit si bien, tout
problème a une solution. Pour votre bien ?
Le scénario de ce film est particulièrement travaillé.
Pour une fois, on a droit à un thriller bien conçu, progressif,
et peuplé de personnages crédibles et cohérents. S'il
commence un peu lentement, il prend peu à peu son allure et ne vous
lâche pas. Il n'y a rien de bien nouveau dans cette histoire, mais
elle est très agréable à suivre. Les personnages sont
bien interprétés, en particulier pour Harry (Sergi Lopez),
qui est extraordinaire, et pour Claire (Mathilde Seigner). Mon seul reproche
est au niveau des images, que je trouve assez peu travaillées. Certes,
on y gagne en réalisme, mais ça manque un peu de recherche,
d'éclairages spéciaux...
Ceci dit, 'Harry, un ami qui vous veut du bien' est un film très
agréable, à conseiller pour son scénario (rappelant
un peu les délire anglais de l'équipe de Danny Boyle) et
sa manière d'égratigner les bonnes vieilles traditions.
Position du film dans les
films 2000
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images
- qualite artistique........................ 3/4
- reussite de l'ambiance.................... 3/4
acteurs
- distribution.............................. 3/4
- jeu des acteurs........................... 3/4
scenario
- originalite............................... 3/4
- traitement................................ 3/4
- qualite des dialogues (+musique et son). 2.5/4
appreciation
- vous etes vous amuses?.................. 2.5/4
- le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
- le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4
TOTAL 27/40........................... 13.5/20
Jim Jarmush nous propose un voyage nocturne en cinq points de la planète,
depuis des taxis de nuit de 5 villes différentes : Los-Angeles,
New-York, Paris, Rome, Helsinki.
A chaque arrêt, c'est l'occasion d'observer une rencontre entre
un chauffeur de taxi et son ou ses clients. En parallèle, on constate
les particularités de chaque pays, tant dans le langage que dans
les habitudes.
Los-Angeles : Une jeune fille très moderne au volant de son
taxi prend en charge une cliente fortunée. On assiste au décalage
entre les générations et les styles de vie entre celle qui
rêvait d'être mécanicienne et celle qui jongle avec
les stars.
New-York : Un black voulant rentrer sur Brooklin tombe sur un ancien
clown émigré d'Allemagne de l'Est. Ici, c'est le mélange
des cultures et des races qui est mis en valeur, avec de bons morceaux
de comédie.
Paris : Un chauffeur originaire de Côte d'Ivoire prend en charge
une aveugle très sure d'elle. Outre l'aspect râleur des parisiens,
l'insistance est mis sur la différence et le multi-ethnisme. C'est
la partie qui m'a semblée la moins réussie.
Rome : Un chauffeur iconoclaste prend un prêtre, et lui offre
sa plus marquante confession. Le caractère exubérant des
italiens sert à merveille ce conte loufoque plein d'exagérations.
Helsinki : Trois gars bourrés racontent leurs malheurs à
un chauffeur encore plus à plaindre. Dans une ambiance de glace,
c'est un peu l'histoire de "tout va très bien, madame la marquise",
avec un crescendo dans le pitoyable.
Ce film en cinq parties est agréable à suivre. Pour commencer,
les histoires racontées sont prenantes et bien jouées. Les
acteurs et actrices se sont donnés à coeur joie dans l'exercice
de style, parvenant en quelques minutes à nous faire saisir la psychologie
de leurs personnages et leurs préoccupations. D'autre part, la réalisation
est parfaite, tant pour les scènes à l'intérieur des
véhicules que pour les intercalations de visions nocturnes des villes.
Jarmush est un témoin fidèle du quotidien, qui parvient à
rendre intéressantes des scènes a priori banales.
Position du film dans les
films 2000
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