Les critiques 2000 - partie 1
 

Sur cette page se trouvent la première partie des critiques des films vus en l'an 2000.
Toutes les explications concernant les notations se trouvent sur cette page...

Il est fort possible que je sois en retard sur mes critiques,
et que certaines ne soient pas disponibles...



Hypnose (Stir of echoes)
de David Koepp (Etats-Unis)
avec K Bason, ZD Cope, K Erbe, I Douglas, K Dunn, C O'Farrel...

images
 - qualite artistique........................ 2/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. 2/4
 - jeu des acteurs........................... 2/4
 scenario
 - originalite............................... 0/4
 - traitement................................ 1/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 1/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 1/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 1/4

 TOTAL    14/40.............................. 7/20

Avant de me décider à aller voir 'Hypnose' (qui en plus ne passe pas en VO !), j'avais entendu quelques commentaires élogieux à son égard. Immanquablement, les gens le comparaient au superbe 'Sixième sens', et ça a fini par me donner envie de me faire ma propre idée sur ce film. Regrets...
Tom Witzky s'ennuie un peu dans son couple. Sa vie est morne, sa femme attend un second enfant, et il supporte mal sa belle soeur. Quand celle-ci lui parle de l'hypnose, il se fiche ouvertement de sa crédulité, et la met au défi de tester ces pouvoirs sur lui. Alors là, j'interromps de suite le résumé pour signaler que si Kevin Beacon était un peu cinéphile, il saurait qu'il ne faut jamais dire ça dans ce genre de films d'épouvante, car c'est très mauvais pour la suite. Bon, je continue le résumé. Alors, bien entendu, ça marche avec lui. Et ça le perturbe, car il commence à avoir des flash, notamment d'une femme qui n'a plus
l'air très fraiche. Mais bon, son gamin, sensible sans avoir eu besoin d'hypnose, lui dit de ne pas avoir peur et d'écouter le fantôme.
Ensuite, eh bien, c'est le fouilli le plus total. Mais hélas, TOUT est prévisible ! C'est bien le plus grand grief qu'on peut faire à ce petit film pour grand public : ne pas avoir une once d'originalité. Même les personnages secondaires sont bâclés (le grand noir qui a aussi des visions, ou bien la soeur, et même l'enfant) ! On se concentre sur le personnage principal, sur sa manière de mal vivre les changements, et sur le puzzle qu'il doit résoudre.
Je rassure tout le monde : il va le résoudre, et tout le monde s'en sortira sauf les méchants. Les scènes stressantes fonctionnent assez bien, ce qui est un minimum. Mais franchement, on aurait pu se passer d'un tel film ! Dernière indication : c'est le premier film de David Koepp. Et quand on sait que ce monsieur a aussi commis le scénario de Jurassic Parc 2, on lui souhaite de changer de métier ! Très très vite, merci...

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En toute complicité (Where the money is)
de Marek Kanievska (Etats-Unis)
avec P Newman, L Fiorentino, D Mulroney...

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 2/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement................................ 3/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 4/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4

 TOTAL    28/40............................. 14/20

Carol s'ennuie de sa petite vie tranquille. Entre Wayne, son mari, qui travaille de nuit, et son boulot d'infirmière dans un centre de gériatrie, elle végète sans trouver de choses bien palpitantes pour égayer son existance. Alors, quand Henri débarque dans la clinique, elle se doute tout de suite que quelque chose ne tourne pas rond avec ce patient. Certes, accroché à son fauteuil roulant, il n'est pas plus actif qu'un légume. Mais certains petits signent mettent la puce à l'oreille de la perspicace infirmière. De plus, Henry n'est pas un patient comme les autres : il s'agit d'un cambrioleur hors-pair, pourchassé longtemps par la police pour avoir très habilement dévalisé des banques. Alors, cette attaque cardiaque ayant provoqué une hémiplégie est-elle bien réelle ? Mais qui pourrait ainsi tromper les médecins et résister à tous les appels du monde extérieur ? Carol, qui sait comment amadouer les hommes, va tenter de lui appliquer une petite thérapie bien peu académique...
Difficile de se renouveler dans le genre "film de braquage". Pourtant, 'En toute complicité' parvient à donner le change, en nous offrant le tandem Paul Newman - Linda Fiorentino. Le vieil acteur est impeccable, et semble s'amuser de l'exercice. Quant à la jeune (et intelligente (et belle)) actrice, et est à la hauteur, et dynamise autant les situations comiques que les scènes d'action ou les moments les plus chauds (on se souvient de sa prestation dans "Last Seduction").
Produit par Ridley Scott, 'En toute complicité' est une agréable comédie, pour une fois réussie, pendant laquelle on ne s'ennuie pas. Etant donnée la médiocrité de la programmation actuelle, on ne peut que s'en féliciter, et recommander ce petit film bien détendant.

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Saint-Cyr
de Patricia Mazuy (France)
avec I Huppert, JP Kalfon, S Reggiani, JF Balmer, M More, N Meurisse...

images
 - qualite artistique........................ 2/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. 4/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 3/4
 - traitement................................ 3/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 3/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4

 TOTAL    27/40........................... 13.5/20

Saint-Cyr n'est pas un film ordinaire. Sans être un chef-d'oeuvre, il frappe le spectateur et lui donne à réfléchir bien après la projection. Des images restent en mémoire, avec l'envie de débattre sur les sujets du film. La critique d'un tel film est donc difficile. Alors, accrochez-vous, ça commence...
Madame de Maintenon (Isabelle Huppert qui est resplendissante) est partie de rien pour s'élever dans le monde. Elle a parfaitement réussi, en finissant par épouser le roi-soleil, Louis XIV (Jean-Pierre Kalfon qui nous interprète un roi vieillissant et très humain). Maintenant, elle a un projet fou, que seul le personnage le plus puissant de France peut appuyer : ouvrir une école pour jeune filles pauvres (mais néanmoins nobles), et ouvrir leur esprit aux belles lettres et aux responsabilitées qu'elles devront prendre. En un mot : les émanciper. C'est révolutionnaire, et complètement irréaliste. Mais pour Mme de Maintenon, il n'est pas de meilleur objectif : offrir de quoi nourrir les corps et les têtes, pour que jamais plus des femmes aient à suivre son exemple, fait de bassesses de Cour et de compromissions. Les jeunes filles obtiendront la liberté, celle de prendre en charge leurs vies et de prendre une vraie place dans la société.
Pour cela, Mme de Maintenon obtient de l'argent pour construire son école, à Saint-Cyr. Elle engage des assistantes, qui devront veiller sur les jeunes filles, et commencer par leur apprendre le français (au lieu des patois locaux). Une préceptrice leur enseignera les lettres et la poésie. Enfin, Racine en personne écrira des pièces qui serviront à éblouir la Cour. Tout est réuni pour le triomphe des idées de Mme de Maintenon. L'ennui, c'est que cette femme est pleine de doutes et de remors. Capable des meilleures idées, elle peut, sur un coup de tête, changer du tout au tout. Et peu à peu vont s'accumuler les obstacles qui vont jeter un voile obscur sur les rêves de Mme de Maintenon.
Il y a tout d'abord les réalités physiques. En construisant un château sur un marécage, il faut bien s'attendre à quelques problèmes de santé. Le petit cimetierre va s'étoffer des tombes des petites élèves. Ensuite, il y a la réalité de la chair. S'il est possible de faire rêver des enfants de 8 ans, il arrive un âge où certaines questions se posent et où des pulsions vont naître. A travers les vers de Racine, les adolescentes vont se faire leur propre idée du désir et de l'amour.
Dans un autre domaine, l'école de Saint-Cyr se heurte à la société. Un tel lieu de liberté pour la femme était un véritable anachronisme, voué irrémédiablement à l'échec. Jamais cette société d'hommes accepterait que les femmes puissent être leur égal, et tiennent un rôle autre qu'objet de plaisir ou de continuation de l'espèce. Le regard concupiscent de quelques nobles sur les jeunes filles innocentes en dit long sur la manière dont ils perçoivent Saint-Cyr.
Tout cela, Mme de Maintenon ne l'avait pas prévu. En protégeant à l'outrance ses élèves, elle a mit dans leurs esprits des rêves bien éloignés des réalités concrètes. En se rendant compte de son échec, Mme de Maintenon est en proie au doute. Vers quel abyme les jeunes filles se dirigent-elles ? Sont-elles attirées par le mal ? Loin de se remettre personnellement en cause, Mme de Maintenon craint l'enfer. Elle a peur de mourrir sans avoir racheté sa conduite, et sans avoir réussi à "sauver" ses protégées. La seule solution est donc de sévir et de transformer radicalement les enseignements prodigués.
Désormais, les pièces jouées devront être très prudes, ne transmettant que des valeurs respectables et en rien ambigues. Désormais, l'enseignement religieux sera plus strict, car seule la foi peut éviter la damnation. Désormais, les activités, les lectures et les pensées ne doivent avoir plus qu'un seul objectif : se rapprocher de Dieu !
Le film retrace cette évolution depuis la liberté vers l'intégrisme le plus absolu. Et lorsqu'enfin des jeunes pensionnaires, gavées de sermons et de paroles pieuses, prennent le voile et entrent au couvent, c'est comme un couperet qui vient les enlever au monde des vivants. L'utopie a échoué lamentablement, et la même personne qui croyait pouvoir amener ces filles vers la liberté va les conduire dans le plus fort obscurantisme, telles des marionnettes employées pour expier ses propres échecs. Cette conclusion est terrifiante, et c'est le point fort de ce film.
Afin de nous amener dans l'histoire, les scénaristes ont eu l'idée d'employer deux personnages aux tempéraments opposés. Lucie (Nina Meurisse) se laisse guider par Mme de Maintenon, recherchant une mère qu'elle souffre de ne pas avoir connue, et s'adapte à tous les changements de l'établissement. Mieux, elle les exacerbe, soutenue en cela par l'amour de la bienfaitrice, qui la regarde comme sa fille. Anne (Morgane More) est tout le contraire : rebelle, indépendante, elle aime profondément Lucie, et cherche à la tirer des griffes de Mme de Maintenon. Faute d'y parvenir, elle crache à la face de celle-ci la réalité de son attitude, avec une audace et une clairvoyance remarquables.
Malgré cette trouvaille scénaristique et un sujet passionnant, le film est inégal. Le début est particulièrement long et lent. Pourtant une fois qu'on y est plongé, on réalise qu'il ne s'agit pas d'une banale oeuvre en costume, mais d'un film qui restera dans nos consciences.

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Fantasia 2000 (Id.)
de P Hunt, H Butoy, E Goldberg, J Algar, F Glebas, G et P Brizzi, D Hahn.
(Studios Disney) (1999)

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 2/4
personnages
 - choix des personnages..................... 3/4
 - animation................................. 2/4
 scenario
 - originalite............................. 0.5/4
 - traitement................................ 1/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 3/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
 - le recommandez vous a vos camarades?.... 2.5/4

 TOTAL    23/40........................... 11.5/20

Il y a une soixantaine d'année, Monsieur Disney mettait en chantier un projet un peu fou : un film d'animation illustrant des musiques symphoniques. 8 extraits composaient ce film de 1h50, puisant leur inspiration dans des genres très variés (allant du mickey classique à l'abstraction). Pour beaucoup de gens, le souvenir de ce spectacle (vu hélas uniquement sur un petit écran) est empreint de nostalgie et de rêve.
L'attente était donc grande avec ce nouvel opus de Fantasia, d'abord présenté en exclusivité dans des salles Imax. Au programme, six (ou sept ?) oeuvres nouvelles en plus 'L'apprenti sorcier' venu parainer la version 2000. Il serait intéressant de critiquer chacun de ces courts métrages séparément, et je le ferai sans doute un jour (en ayant la cassette sous la main). Mais en attendant, voici quelques avis généraux pour que chacun puisse se faire son opinion.
Globalement, j'ai bien aimé Fantasia 2000. Rien à dire sur le choix des musiques : je ne suis pas mélomane, mais les choix sont quand même faits parmi les plus célèbres musiques classiques. Les animations sont de qualité, comme ce qui sort en général des studios Disney. Il y a une tentative de multiplier les genres, depuis les passages les plus oniriques (avec des baleines volantes, au point de se demander ce qu'ils fument chez l'oncle Walt...) jusqu'aux interludes les plus délirants (comment un flamant rose utilise un yoyo !!). Il y a un morceau avec Donald en superstar, dans une histoire tout à fait romantique, et un autre en hommage à un illustrateur américain (sur 'Rhapsody in blue'). Ajoutons un petit passage abstrait, et pour terminer, du fantastique avec 'L'oiseau de feu', louchant vers l'animation japonaise.
Bref un coktail tout à fait consommable, et plein de clins d'oeil au premier Fantasia, avec un humour bien plus présent.
Au chapitre des regrets, je dois signaler un manque d'audace et de nouveauté. A force de trop vouloir s'identifier à la première version, les parallèles sont un peu trop voyants. Et l'inventivité y perd. C'est aussi le cas entre les animations, qui ont des points communs un peu agaçants à la longue. Par exemple l'emploi intempestif des nuées de papillons ou des fontaines de lumière. Enfin, il y a les séquences d'intermède. Dans le premier Fantasia, le rôle pédagogique était confié à une voix-off qui introduisait les morceaux. Ici, on voit des artistes américains variés se succéder (Steve Martin, Quincy Jones, Bette Midler, Angelica Lansburry...) et nous gratifier d'un barratin insipide. Les doublages sont calamiteux et ternissent des effets visuels pourtant originaux. Heureusement, en DVD, on pourra les sauter !
Bref, il serait dommage de ne pas aller voir Fantasia 2000 pour peu qu'on ait un peu l'esprit tourné vers le rêve, même s'il est moins intéressant que le premier.

Position du film dans les films 2000
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Tabou (Gohatto)
de Nagisa Oshima (Japon)
avec T Kitano, S Takeda, T Asano, R Matsuda, Y Sai...

images
 - qualite artistique........................ 4/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. 4/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 3/4
 - traitement................................ 3/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
 appreciation
 - vous etes vous amuse ?.................... 4/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 4/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4

 TOTAL   32/40.............................. 16/20

1865 Le Japon est en pleine mutation, avec notamment des problèmes pour le shogun face aux envahisseurs étrangers d'une part, et aux multiples seigneurs locaux d'autre part. C'est au coeur du shiro de l'un de ces daimyo que l'action du film se déroule, plus précisément dans sa milice, la célèbre Shinsen Gumi, formée de jeunes gens experts au maniement du katana, et triés sur le volet. Pour faire respecter la loi dans les villes et les campagnes alentours, ce qui n'est pas chose aisée en ces temps difficiles, ils ont le droit de tuer.
Lors du dernier recrutement, la milice a enrôlé deux jeunes gens, Tashiro (Tadanobu Asano) et Kano Sozaburo (Ryuhei Matsuda). Le problème est que ce dernier, épéiste virtuose, est aussi d'une beauté incroyable. Ses traits fins et féminins encouragent vite les rumeurs au sein des samuraïs. On dit qu'il n'a point connu de femmes et qu'il est courtisé par de nombreux hommes. Ces ragots n'intéressent pas le commandant de la milice, Hijikata Toshizo (Beat Takeshi, nom de scène de Takeshi Kitano) qui cherche à cerner ce jeune homme et ses motivations personnelles. Lorsque des meurtres interviendront entre des miliciens, il conviendra alors de comprendre les relations étranges entre les samuraïs, et de distinguer entre les jalousies et les envies de tuer.
'Tabou' est un film splendide. Règlons d'abord la question du fond. Oui, ce film traite de l'homosexualité dans une société fermée et réglée au millimètre. Chez les samuraïs, les sentiments doivent passer au second plan, derrière le devoir. Mais cela ne les occulte en rien, pas plus que cela n'occulte le désir charnel, surtout si un jeune samuraï craquant fait tout pour provoquer ses camarades. Mais la manière dont cette particularité (en rien réprimée, mais vue sous un aspect utilitaire) est traitée au sein de la milice est caractéristique de cette société japonaise faite de non-dits et d'allusions discrètes. Jouer avec les règles, voila le grand secret. On apprend au fur et à mesure de ce film que la jalousie entre hommes est sans doute bien pire que celle entre femmes, et que certains savent parfaitement cacher leur jeu. Lorsque le vers pénètre dans un tel fruit, il ne peut que se régaler.
Sur le plan de la forme, on assiste à la succession de véritables tableaux, tous plus beaux les uns que les autres, travaillés jusqu'aux moindres détails, avec des éclairages fabuleux. L'esthétisme est parfaitement à sa place dans ce contexte de société codifiée, et il vient renforcer les contrastes. Contrastes entre la douceur des palais et la violence des duels au katana. Contrastes entre les manières réservées et l'étreinte charnelle. Contrastes entre les approches cérémoniales (saluts et respect envers les maîtres) et les véléités des jeunes qui aspirent à plus de libertés. Alors, Oshima nous montre des duels d'entraînement, très violents et rapides, avec en arrière plan les réflexions des commandants. Il joue sur les couleurs, tantôt noires et blanches, avec des pointes de rouge ou des brumes bleutées. Les costumes sont magnifiques, les décors également (le film a été tourné en grande partie dans des monastères ou des temples). La narration est bien particulière : pour insister sur le côté psychologique, des écrits en japonais sont intercallés entre les scènes, en nous guidant sur l'évolution des personnages ou du contexte. Ainsi, chaque scène est vraiment indépendante des autres, le film se présentant comme une accumulation de tableaux bien différents, assez voisins d'une conception théâtrale de la mise en scène.
Les acteurs sont parfaits dans leur retenue. Filmés en gros plan, leurs visages expriment bien les sentiments qu'ils ne peuvent reconnaître publiquement. Takeshi Kitano est superbe, ainsi que le jeune acteur aux traits si ambigus, Ryuhei Matsuda.
Pour finir, quelques mots pour dire que Nagisa Oshima, le réalisateur, n'est pas un inconnu. Dans les années 70 et 80, il a réalisé de nombreux films, dont 'L'Empire des Sens' et 'Furyo'.
'Tabou', en compétition au festival de Cannes 2000, est un film extrêmement beau, qu'il serait dommage de ne pas aller voir, surtout si vous êtes intéressés par la culture japonaise.

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Year of the horse (Id.)
de Jim Jarmusch (Etats-Unis, 1997)
avec Neil Young, Ralph Molina, Franck (Poncho) Sampedro, Billy Talbot

images
 - qualite artistique........................ 1/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. N/A
 - jeu des acteurs........................... N/A
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement................................ 3/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 4/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 4/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 1/4

 TOTAL   19/32.............................. 12/20

Une rétrospective consacrée à l'un des meilleurs cinéastes actuels est l'occasion rêvée d'une part d'aller voir ses films dans une salle obscure, et d'autre part, de pouvoir les critiquer avec un regard neuf. Je ne me prive donc pas de revenir sur certains des films de Jim Jarmusch (à l'exception des derniers 'Dead Man' et 'Ghost Dog', par ailleurs excellents). (lire aussi la critique de 'Mystery train')
En 1995, Jarmusch nous sortait 'Dead Man', faux western et véritable hymne à la mort, avec un Johnny Depp en marche vers son destin. Accompagnant les images envoutantes noir et blanc, quelques notes de guitare électrique, sonnant dans les paysages de l'ouest américain, rythmaient à merveille le film. Cette musique était de Neil Young, auquel Jarmusch voue un véritable culte. Et comme cette collaboration s'est bien déroulée, le projet d'un reportage sur Neil Young et Crazy Horse, le groupe dans lequel il joue régulièrement, a été lancé.
'Year of the Horse' est donc un reportage sur un groupe de rock américain, aux sonorités profondes et chaudes. Deux guitariste, un bassiste et un batteur : ça suffit pour faire de bons morceaux. La partie chantée tend à laisser la place à de longs passages de guitare, et à des fins interminables, ou les quatre musiciens, en osmose, se laissent aller, transportés par la musique.
En véritable groupie, Jarmusch s'est armé d'une caméra super 8, et les a suivi en 1996, dans leurs tournées à travers le monde (en passant par Vienne, en Isère, ma ville natale qui possède un superbe théâtre romain, cadre impressionnant pour des concerts à ciel ouvert). Alternant des chansons et des interview, le reportage tente plus de faire partager une ambiance que de décrire précisément tous les détails de la vie du groupe. Les images floues et tremblottantes permettent fort bien de plonger dans cette athmosphère, et de se laisser emporter par les chansons. On assiste aux concerts, mais aussi à des répétitions ou à des délires. Jarmusch fait de son mieux pour éviter de lasser le spectateur, accumulant les plans, intercalant des images d'archive, s'essayant à un petit dessin animé...
Le film peut sembler inintéressant pour ceux qui n'aiment pas la musique de Neil Young. Par contre, c'est un exercice de style assez remarquable. Pour les fans de Crazy Horse et/ou de Jarmusch, c'est difficilement manquable !

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Mission to mars (Id.)
de Brian de Palma (Etats-Unis)
avec G Sinise, T Robbins, D Cheadle, C Nielsen, J O'Connel...

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement................................ 2/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 1/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 3/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4

 TOTAL  23/40............................. 11.5/20

L'ensemble des critiques, à commencer par celles d'outre-atlantique, sont tombées sur le nouveau film de Brian de Palma pour le descendre. Accusé de plagier le chef-d'oeuvre de Kubrick '2001', 'Mission to Mars' a clairement déçu les cinéphiles, avec notamment un final fort décrié.
Bref, c'était avec un grand a priori défavorable que je suis allé voir ce film, avec en mémoire le très médiocre 'Snake Eyes', précédent long métrage du réalisateur. A la sortie de la projection, j'étais globalement réconcilié avec Brian de Palma, et heureux d'avoir vu un film agréable. Attention : il ne s'agit pas d'un spectacle inoubliable, mais simplement d'une histoire un peu niaise -en tout cas naïve- servie par des images splendides.
En 2020, les nations terrestres (enfin unies autour du sujet spacial, quelle utopie !) se lancent à la conquête de Mars. Une équipe de quatre personne passe donc six bons mois dans un vaisseau, et débarque sur la planète. Là commence l'exploration proprement dite. Et comme on pouvait s'y attendre, il y a un gros problème... Comme les américains sont toujours les maîtres d'oeuvre, ils décident qu'on ne peut pas laisser des "p'tits gars" sur place, et un an plus tard, un nouveau vaisseau est en approche. Seulement, la mission de secours va jouer de malchance... Quel secret cache donc la planète rouge ?
Il y a de très nombreuses maladresses dans le scénario de 'Mission to Mars'. Tout d'abord, le début du film, en se focalisant sur les relations entre les astronautes (ceux qui sont choisis et ceux qui restent, mais qui finiront par y aller pour aller sauver les premiers) est un peu long, lent, et agaçant. Mais dès que l'on arrive en orbite, ou à plus forte raison sur Mars, le spectacle prend toute sa dimension. Les images sont sublimes, avec énormément de travail sur les cadrages (ah, l'apesanteur inspire les cinéastes...). Bien entendu, on a tous en tête les images de '2001', et il est vrai qu'il y a de grandes ressemblances. Mais visiblement, ces deux films s'inspirent de principes très sérieux et très réalistes, d'où les similitudes. Ici par contre, les personnages principaux ne luttent pas contre un ordinateur tout puissant ; il y a ce mystère autour d'un grand objet découvert enfoui sur Mars...
Etant donné la médiocrité des films présentés actuellement au cinéma, 'Mission to Mars' est un beau spectacle capable d'occuper plaisamment une soirée. Il suffit seulement de ne pas trop repenser à Kubrick, et de garder un esprit suffisamment ouvert pour gober le présupposé du film, qui est expliqué à la fin à l'aide de jolies images de synthèse (et ça, c'est une grande différence avec '2001'... reste à savoir si ça en valait la peine...).

Position du film dans les films 2000
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Mystery train (Id.)
de Jim Jarmusch (Etats-Unis, 1989)
avec Y Kudoh, M Nagase, SJ Hawkins, C Lee, N Braschi, E Bracco,J Strummer, R Aviles, S Buscemi, T Noonan, R Thomas, T Waits...

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 2/4
 - traitement................................ 3/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 4/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 4/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 4/4

 TOTAL   32/40.............................. 16/20

Une rétrospective consacrée à l'un des meilleurs cinéastes actuels est l'occasion rêvée d'une part d'aller voir ses films dans une salle obscure, et d'autre part, de pouvoir les critiquer avec un regard neuf. Je ne me prive donc pas de revenir sur certains des films de Jim Jarmusch (à l'exception des derniers 'Dead Man' et 'Ghost Dog', par ailleurs excellents). (lire aussi la critique de 'Year of the Horse')
'Mystery train' est un petit bijou de conception. Il se déroule sur une journée, dans la ville de Memphis, TN. On suit le voyage de noce d'un couple de japonais -lui taciturne et elle extravertie- parcourant les Etats-Unis en une sorte de pélerinage sur les lieux mythiques de la musique. Memphis est la ville du King, et également l'endroit où des chanteurs célèbres ont enregistrés. Ils débarquent d'un train, avec leur valise rouge, leurs quelques mots d'anglais, et traînent dans la ville. C'est un moment lent, intense, où l'errance est importante. Ils débarquent finalement dans un petit hôtel miteux, gardé par deux blacks, et passent une à faire l'amour, à réfléchir sur Memphis by night, à essayer se dérider à grands coups de rouge à lèvre... Enfin, ils s'endorment sur une chanson d'Elvis. Au petit matin, alors qu'ils partent, un coup de feu retentit dans l'hôtel. C'est l'Amérique !
Puis changement de décor ! Toujours à Memphis, mais un jour avant. Une Italienne est bloquée dans la ville, avant de raccompagner le corps de son mari vers Rome. Naïve, un peu perdue, elle écoute l'histoire d'un gars qui aurait pris Elvis en auto-stop. Elle aboutit dans le même hôtel que nos deux japonais, et offre à une fille un peu paumée et très volubile de partager leur chambre. Cette fille vient de quitter un gars qui sera l'un des personnages principaux de la troisième partie du film, et qui sera à l'origine du coup de feu du matin.
'Mystery train', un film-gigogne avec des histoires imbriquées, des destins qui se croisent dans un hasard construit de main de maître. Au fur et à mesure, Memphis se peuple. Les façades qui n'étaient que des décors autour des touristes japonais deviennent un bar fréquenté par des noirs et le cadre du début de la troisième partie.
Les images sont superbes, les plans travaillés... Bref, ce film est à voir absolument, et de préférence dans le cadre d'une salle de cinéma, propice à une immersion dans l'ambiance bien particulère des films de Jarmusch.

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La parenthèse enchantée
de Michel Spinoza (France)
avec V Elbaz, K Viard, C Courau, G Pailhas, R Zem, E Caravaca...

images
 - qualite artistique........................ 1/4
 - reussite de l'ambiance.................... 2/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement................................ 3/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 2/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4

 TOTAL   20/40.............................. 10/20

La délivrance de nos esprits passe par celle de nos corps ! En clair, plus on aura une vie sexuelle épanouie, plus on se sentira bien dans notre peau. Bienvenue dans 'La parenthèse enchantée', un film qui nous replonge dans les années 60-70, alors que les tabous sociaux moralisateurs volent en éclats et qu'on n'est pas encore hanté par le sida. Tu prends la pilule ? Cool alors ! Vive le MLF ! Et c'est parti pour quelques heures d'ébats sans arrière-pensées.
Le premier intérêt de ce film est de nous montrer combien, en 30 ans, les mentalités ont pu changer. C'est la principale réussite du film, nous plonger dans une sorte de monde parallèle, peuplé de gens aux coiffures étranges et aux vêtements non moins bizarres. Enfin, c'est ce que peut en retirer quelqu'un né après 1970. Je serais curieux de connaître l'avis d'une personne ayant justement vécu ces moments là. Son rapport avec le film doit être très différent.
Néanmoins, on peut se divertir de ce film-témoignage, qui nous raconte les embrogglio sentimentaux de 5 personnages. Deux couples, formés sur des bases plutôt bancales (et inspirées encore de principes moraux qui devaient justement disparaître à cette époque, comme de se marier avec celle qu'on a mise enceinte). Et puis, il y a l'inévitable "électron libre" (Clothilde Courau et son sourire charmeur), qui vient torturer l'esprit de Vincent (Elbaz). L'une des leçons du film pourrait être : ne laissez jamais un amour incomplet derrière vous, car il vous rattrapera un jour ou l'autre.
Au final, un film frais, mais pas extraordinaire...

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Une affaire de goût
de Bernard Rapp (France)
avec B Giraudeau, J-P Lorit, F Thomassin, J-P Léaud...

images
 - qualite artistique........................ 1/4
 - reussite de l'ambiance.................... 2/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 2/4
 - traitement................................ 2/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................. 2.5/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
 - le recommandez vous a vos camarades?.... 1.5/4

 TOTAL    21/40........................... 10.5/20

Impressions mitigées à la sortie de ce second film de Bernard Rapp (après 'Tiré à Part' que j'avais bien aimé). D'une part le film est bon et intéressant. D'autre part, je suis un peu agacé par la manière dont il a construit son scénario (comme dans le film précédent d'ailleurs).
Il faut préciser qu'il s'agit (à nouveau) d'un polar, et donc que la manière dont on va présenter l'histoire est particulièrement importante. A force de courtes "avancées" dans le temps (le film reprenant la chronologie des événements), on sait presque dès le départ ce qu'il advient à la fin. C'est franchement dommage, car dès lors, le film ne se résoud qu'à une interrogation sur les conditions de ce dénouement, et non sa nature.
L'attention du spectateur est donc portée sur le contexte de l'histoire, et sur ses deux principaux protagonistes. Frédéric Delamont (Bernard Giraudeau, excellent d'excès rafinés) est un grand chef d'entreprise. Il mène la grande vie, au sommet de grands immeubles ou dans des maisons campagnardes cossues. Tout irait pour le mieux s'il n'était pas franchement pervers et bourré de complexes et de phobies. Nicolas Rivière (Jean-Pierre Lorit) est un jeune bien dans sa tête, cherchant avant tout à garder son indépendance face à un monde peuplé de "lèche-culs". Quand Delamont repère Rivière, un rapport malsain s'instaure entre eux, fait de séduction, de manipulation, et de dépendance. Jusqu'où ce petit jeu ira-t-il ?
"Une affaire de goût" est un bon petit film, très bien interprété. L'histoire, sur fond d'art culinaire et de dégustations en tous genres, est intéressante, mais malheureusement mal mise en valeur de part sa construction. Cependant, étant originaire de la région lyonnaise, je ne peux que me féliciter du cadre choisi dans le film.
Espérons que dans son troisième film, Bernard Rapp pensera un peu plus à ne pas gâcher son scénario...

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A tombeau ouvert (Bringing out the dead)
de Martin Scorcese (USA)
avec N Cage, P Arquette, J Goodman, V Rhames...

images
 - qualite artistique........................ 4/4
 - reussite de l'ambiance.................... 4/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs......................... 1.5/4
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement................................ 2/4
 - qualite des dialogues (+musique et son). 2.5/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 3/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4

 TOTAL    26/40............................. 13/20

Frank (Nicolas Cage) ne va plus très bien dans sa tête. La quarantaine dépassé, divorcé depuis un bail, louchant avec insistance vers l'alcool, il exerce tant bien que mal son métier d'ambulancier de nuit à New-York. Et entre les drogués de tout poil, les suicidaires, les victimes de règlements de comptes, et les bêtes traumatismes de la vie courante, il ne s'ennuie jamais. Tant mieux : il a cru en ce métier ! Il s'est vu sauveur de vies. Sauf que maintenant, depuis Rose, ça ne va plus du tout. Tous meurent entre ses mains, et le fantôme de celle qu'il n'a pas su sauver se rappèle à son bon souvenir.
En sauvant des vies (sur le plan physique), il sauve sa vie (sur le plan moral). Aussi barjo que ses patients, Frank dérive peu à peu, et le film intervient à un moment critique de son existance : quand il ne croît plus en rien... Il suffit de peu de choses pour le faire basculer vers l'enfer ou vers la rédemption. Pas étonnant que Martin Scorcese ait choisi le roman de Joe Connelly, lui qui aime tant montrer ce genre d'itinéraire. Ainsi, on se retrouve avec une sorte de 'Ambulance Driver'. Cage a remplacé De Niro, et c'est dommage. Agité dans les scènes d'action, il reste désespérément statique dans les moments plus intimes où il est confronté à Mary (Patricia Arquette, très convainquante en tant que fille d'un vieil homme pris en charge par l'ambulance après un arrêt cardiaque). Bref cet acteur est capable du meilleur comme du pire, et là, on se situe dans le second cas !
Heureusement que Martin Scorcese est derrière la caméra. C'est le grand intérêt du film. Les images sont superbes, et on est vraiment plongé au coeur des bas-quartiers new-yorkais. Les nombreux moments de 'speed' sont filmés de main de maître, avec plein d'inventions agréables, un montage parfait... Bref, techniquement, le film est beau.
Par contre, l'histoire est un peu en retrait. Car le cheminement vers la rédemption du personnage principal n'est pas franchement convainquant (en particulier la fin, très très molle). On se rappèlera les scènes bluffantes en oubliant les intermèdes inutiles... Et on félicitera Scorcese de toujours avoir envie de faire du bon cinéma.

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La veuve de Saint-Pierre
de Patrice Leconte (France)
avec D. Auteuil, J. Binoche, E. Kusturica, M. Duchaussoy...

images
 - qualite artistique........................ 4/4
 - reussite de l'ambiance.................... 2/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 4/4
 scenario
 - originalite............................... 2/4
 - traitement................................ 3/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 2/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4

 TOTAL   29/40.............................. 14.5/20

J'aime beaucoup deux des derniers films de Patrice Leconte ('Ridicule' et 'La fille sur le Pont'), et 'La Veuve de Saint-Pierre' s'inscrit dans cette lignée. Dès la bande annonce, les images soignées nous entraînent dans un imaginaire riche et dépaysant. Il faut en effet être doué pour intéresser des spectateurs de l'an 2000 sur une histoire se déroulant il y a 150 ans et localisée dans un trio d'îles minuscules au large du Canada, Saint-Pierre et Miquelon. Mais la magie de Leconte agit, et on ne peut que succomber à l'atmosphère romantique qu'il veut imposer à son film, malgré des contraintes techniques ayant nécessité à l'évidence de gros moyens pour le tournage.
On est captivé par la relation entre le Capitaine de la garnison de Saint-Pierre (Daniel Auteuil, spendide dans ses costumes dorés) et sa femme, surnommée 'Madame La' pour ne pas faire offense aux marins (Juliette Binoche, toujours très belle). Il s'agit ni plus ni moins qu'un amour fou et complet, mais il choque car il n'est visiblement pas à sa place en ces lieux et en ces temps. Qu'une femme, fût-elle celle d'un des personnages les plus influents d'une petite colonie française, puisse avoir autant d'emprise sur son mari, qui agit autant par amour que par conviction personnelle, est intolérable pour les notables de la ville. Elle ridiculise leur autorité, et leur envoie à la face les sentiments du peuple, qui avaient coutume d'être expédiés à la baillonnette à cette époque.
La base de l'histoire est simple. Un crime gratuit et brutal vient d'être commis par deux pauvres ivrognes. L'un est condamné au bagne, et le second à la peine capitale. Sous la responsabilité du Capitaine, Neel (Emir Kusturica, qui se tire fort bien de son expérience d'acteur) est pris en pitié par Madame La, qui lui confie des travaux d'intérêt général. Alors que l'on attend une "veuve" (surnom de la guillotine, non dénué d'un certain cynisme) et que l'on cherche un bourreau, Neel va se racheter aux yeux des habitants de Saint-Pierre, et gêner les représentants de la loi.
Ce film est beau et émouvant. J'aurais cependant deux petites critiques à lui faire. D'une part un montage un peu déconcertant, surtout au départ du film, qui déroute un peu le spectateur. Et puis la volonté de traiter trop de thèmes en même temps, sans proposer vraiment un ordre hiérarchique. Entre la condamnation de principes absurdes (la peine de mort est toujours en pratique dans certains pays !), la dénonciation de contraintes sociales, l'idée de rédemption, et l'amour aveugle entre deux êtres, Leconte ne souhaite pas s'immiscer dans notre choix, et ceci entretient l'impression de confusion. Pourtant, c'est à mon avis le thème de l'amour entre Madame La et le Capitaine qui aurait dû être placé en première ligne, magnifiquement servi par deux acteurs d'exception. Malgré ces critiques mineures, 'La Veuve de Saint-Pierre' est un film à ne pas manquer.

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L'enfer du dimanche (Any given Sunday)
de Oliver Stone (USA)
avec A. Pacino, C Diaz, J Foxx, LL Cool J, D Quaid, J Woods...

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 2/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement................................ 1/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 1/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 2/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 1/4

 TOTAL    18/40.............................. 9/20

Tony D'Amato (Al Pacino) est un vieux coach responsable d'une équipe de football américain. Il a plein de problèmes : il perd deux quarterbacks d'affilée (dont sa star Jack Rooney (Dennis Quaid, méconnaissable)) et se retrouve forcé de puiser dans les réserves. Le destin de l'équipe reposera sur les épaules de Willie Beamen (Jamie Foxx), qui en plus d'être noir expose au grand jour les excès de l'argent et de la médiatisation. Les "Sharks" iront-ils aux play-off ?
Le sujet se voulait brûlant : dénoncer les excès du sport spectacle en se basant sur le sport fétiche des américains. La réputation sulfureuse d'Oliver Stone (qu'il sait si bien entretenir parmi les médias) permettait d'attendre un film événement. Au final, il n'en est rien !
Certes, les images choc et le montage à cent à l'heure sont au rendez-vous. Les acteurs incarnent parfaitement les excès de leurs personnages. Les musiques ponctuent le film et accroîssent le sentiment de tension chez le spectateur... Mais où est donc le film n'a pas l'impact attendu. Pourquoi ? Tout d'abord, on connaît peu le football américain en Europe. C'est à tort, car il est beaucoup plus dynamique que notre 'soccer' national. Seulement, le propos perd de sa force tant il est difficile d'identifier la jeune star Beamen avec nos idoles, comme par exemple Anelka. Avec un ballon rond et deux fois onze joueurs, le propos aurait sans doute été mieux perçu.
Ensuite, on assiste bien à une remise en cause des règles économiques du milieu footballistique, mais elle est timide. On effleure à peine les à-côtés du sport lorsqu'il est corrompu par l'argent, comme les énormes fêtes ou les gros contrats publicitaires. On sent l'intensité de Christina Pagniacci (Cameron Diaz), propriétaire du club, qui exige des résultats pour mieux imposer au maire de construire un nouveau stade. On est même effaré par les risques physiques pris par l'encadrement des sportifs, ou même par les protagonistes eux-mêmes (le foot américain est un sport dangereux, et peu de grands joueurs profitent de leur retraite !).
Mais ces dénonciations sont un peu trop légères et conventionnelles. Oliver Stone ne va pas assez loin dans la critique, et en oublie des pans entiers, comme par exemple le dopage. Pire, il force Al Pacino à conlure sur un parallèle entre le Sport et la Vie, très insipide. On dirait qu'au final, Stone a oublié de dénoncer les vrais problèmes, et qu'il va même jusqu'à les cautionner pour les excès qu'il voulait combattre, hésitant entre la condamnation d'une dérive et l'indulgence gagnée grâce au spectacle offert.

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Les acteurs
de Bertrand Blier (France)
avec J-P Marielle, P Arditi, A Dussollier, S Frey, J Villeret, J-C Brialy, J Balasko, G Depardieu, J-P Belmondo...

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 2/4
 acteurs
 - distribution.............................. 4/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 4/4
 - traitement................................ 2/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 2/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 1/4

 TOTAL   25/40............................ 12.5/20

Loufoquerie, parisianisme, acteurs.
Ces trois mots résument le film de Bertrand Blier. Un film intéressant dans sa conception, dans les pointures qu'il affiche, et dans les images présentées. Mais globalement, un film peu intéressant, et très inégal.
Il est difficile de raconter l'histoire. On assiste à une succession de saynètes burlesques, donnant la part belle à Marielle, Arditi ou Dussolier, et à d'autres grands employés en seconds rôles. On sursaute et on s'amuse à reconnaître Jean Yanne, Michel Serrault, Michel Galabru, Alain Delon, Claude Brasseur, Claude Rich, Jacques François...
Les dialogues tournent autour du métier d'acteur, mais d'un point de vue très parisien, égocentrique. D'ailleurs, ça ne mène pas à grand chose. Ce film possède quelques grands moments, mais aussi des passages à vide. Il manque de cohérence, de démonstration finale. Les femmes y sont particulièrement absentes (à part Josiane Balasko et Dominique Blanc).
L'un des meilleurs moments du film est sans doute la fin, avec un hommage à des acteurs disparus... Mais tout cela était-il bien nécessaire ?

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The big one (Id.)
de Michael Moore (USA)
avec lui-même !

images
 - qualite artistique........................ 1/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. n/a
 - jeu des acteurs........................... n/a
 scenario
 - originalite............................... 3/4
 - traitement................................ 2/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 4/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 4/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 4/4

 TOTAL   24/32.............................. 15/20

Attention, ce film est un documentaire. En général, j'ai du mal à me déplacer en salle pour voir autre chose que de la fiction. Je trouve que la télévision est un excellent média pour les reportages, et que le prix des places de cinéma est un peu trop élevé pour cela.
Dans le cas de "The Big One", j'ai totalement changé d'avis. Malgré ses 5 copies France, il faut absolument aller le voir ! Le film est sorti en novembre 99, et avec un peu de chance, il doit encore passer quelque part près de chez vous...
Michael Moore, un bon gros Américain du Michigan, est parti en croisade contre la mondialisation et ses répercussions au niveau humain. Afin de critiquer efficacement les grosses compagnies qui font d'énormes bénéfices tout en délocalisant ou en brimant les droits des travailleurs, Moore choisit une méthode coup de poing : l'humour et les happening médiatiques. Vu qu'il est doué, il fait mouche ! Il se permet de comparer l'image du bâtiment fédéral d'Oklahoma City détruit par un attentat terroriste aux ruines d'une usine General Motors à Flint, sa petite ville, en mettant en évidence que les conséquences humaines de licenciements (perte de repères, perte de couvertures sociales, chemin vers l'exclusion, la boisson, la drogue...) s'assimilent aussi à du terrorisme. On ne parle pourtant jamais de terrorisme économique...
Moore a écrit un livre 'Downsize This' ('Réduisez tout ça', équivalent de 'Délocalisez tout ça') et il fait le tour des Etats-Unis pour en faire la promotion. Il décide de filmer ses pérégrinations, et "The Big One" en est le résultat. Images tremblottantes de dédicaces, d'échanges avec des interlocuteurs divers, et de discours face à des étudiants.
Le film est chaotique et très drôle. Moore est un excellent tribun, et un foutteur de merde hors-pairs ! Lorsqu'il est devant un micro, il sait tenir son public, racontant des anecdotes amusantes avant de revenir sur des sujets sérieux. On nous dit : "C'est inévitable, le monde marche comme ça, les actionnaires décident." Pourtant, la constitution n'emploie pas le mot "actionnaire".
Nous sommes toujours dans une démocratie, et les électeurs doivent faire voter des lois afin de réguler ce marché (par exemple en limitant les possibilités de licenciements lorsque l'entreprise présente des bénéfices). C'est un discours plein de bon sens, et complètement contre le courant hyper-libéral qui agite les politiques du monde entier (y compris en France...). Mais Moore adore également débarquer à l'improviste dans des sièges de grandes sociétés. Il vient avec des cadeaux pour les pédégés, et ennuie vraiment tout le monde. Tenez, je vous remets ce chèque de 80 cents, qui vous servira à payer la première heure de travail à un ouvrier mexicain ! Vous allez bien délocaliser cette usine, non ? L'apothéose intervient lorsqu'il rencontre Phil Knight, le patron de Nike, pour l'interroger sur les indonésiennes qu'il fait travailler pour fabriquer ses chaussures (12 ans... Non, 14 ! Ah 14 ; vous ne trouvez pas que c'est trop jeune ? ...Non...). Il se battra pour lui faire ouvrir une usine à Flint, et n'obtiendra finalement qu'à lui faire débourser 10 000 $ à rajouter à ceux de Moore lui-même en faveur d'une oeuvre sociale.
"The Big One" est un film utile. Ce documentaire se regarde sans ennui, grâce au talent d'humoriste de Michael Moore. Il me parait capital d'aller voir ce genre de propos, qui contrastent avec le suivisme ambiant.
Au niveau des critiques, on peut dire que les effets présentés sont faciles, et que Moore se laisse le bon rôle. Sans doute un peu... De plus, la situation économique aux Etats-Unis est florissante, et les personnes au chômage doivent trouver facilement un nouvel emploi. Mais à quel prix ? Celui de l'hyper-flexibilité, de l'incertitude du lendemain, et de salaires tirés vers le bas quand les bénéfices des actionnaires grimpent en flèche. Il semble donc capital de toujours rester vigilents et d'exercer un contrôle politique du libéralisme. "The Big One" en est un excellent exemple.

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Taxi 2
de Gérard Krawczyk (France)
avec S Nacéri, F Diefenthal, M Cotillard, E Sjöberg, B Farcy...

images
 - qualite artistique........................ 2/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. 2/4
 - jeu des acteurs........................... 2/4
 scenario
 - originalite............................. 0.5/4
 - traitement.............................. 1.5/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 1/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 2/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 1/4

 TOTAL   16/40............................... 8/20

Parfois, lorsque j'achète un ticket de cinéma, je me demande si je ne suis pas un peu masochiste. Surtout lorsqu'il s'agit d'une entrée pour 'Taxi 2', alors que 'Taxi' était l'un des navets de l'année 98 (4.5/20). Histoire d'enfoncer le clou, je me débrouille pour y aller le premier jour des vacances, à midi... Résultat : âge moyen de la salle : 12 ans. Bref, tout concourait pour que je trouve le film très très mauvais...
Pourtant, 'Taxi 2' est meilleur que le premier opus de la série. A ce rythme, dans quelques films, on atteindra sans doute des sommets... Il est franchement conseillé d'avoir vu 'Taxi' pour comprendre certaines allusions de ce film. Tout d'abord, au niveau des personnages, qui ne sont plus présentés. Ainsi on est sensé connaître, et retrouver, Daniel et Emilien, et leurs copines Lily et Petra. Un nouveau personnage entre dans la "famille" : le père de Lily, Général de son état ! Et le rôle du commissaire prend de l'épaisseur...
Inutile de raconter l'histoire : celle-ci n'est que prétexte à des situations comiques et à des poursuites ou des cascades... L'humour présenté est très inégal, basé sur du visuel (Petra sans culotte faisant des pirouettes) ou sur les bouc-émissaires habituels (flics, militaires, étrangers...). Globalement, le film est détendant...
Les poursuites et autres cascades sont intéressantes. Les plans sont très bien filmés, et jouissifs. Je pense que la différence majeure avec 'Taxi' vient du montage, qui sert le film dans cette deuxième partie. Ca reste l'intérêt principal de la série, même si on se rapproche de certaines dérives type James Bond (le taxi vole !).
Ma seule interrogation vient de certains dialogues sensés faire rire. Le film se moque des flics et de leur esprit très limité. Pour cela, il les présente xénophobes et homophobes ; on est dans la grosse farce pas bien fine, et tellement franchouillarde ! Sans tomber dans le politiquement correct, j'avoue avoir été un peu choqué d'entendre à tout bout de champ parler de 'Niak' et voir Daniel traiter les flics parisiens de 'pédés' pour les faire réagir... On a beau être dans la caricature, il peut être bon de choisir un peu ses termes, ou au moins critiquer leur emploi.

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The million dollar hotel
de Wim Wenders (USA)
avec J Davies, M Jovovich, M Gibson...

images
 - qualite artistique........................ 2/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 3/4
 - traitement................................ 2/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 3/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4

 TOTAL    25/40........................... 12.5/20

'The million dollar hotel' est un film curieux et inégal.
Autant le résultat global n'est pas exceptionnel, il contient çà et là de petits morceaux de génie. Et pas forcément où on les
attend le plus...
Mel Gibson campe un agent du FBI, plus rigide dans son physique (à cause d'une minerve) que dans ses méthodes, venu enquêter dans un hôtel du centre de LA, peuplé de marginaux improbables. L'un d'entre eux, fils d'un type important, s'est jeté du haut du toît, et il doit s'agir d'un meurtre. Reste donc à retrouver le meurtrier dans ce qui ressemble plus à un asyle qu'à un établissement hôtelier classique. Entre le vrai-faux indien, la mytho-nymphomane, le poivrot et le Beatles oublié, il va falloir faire son choix...
Curieusement, ce n'est pas à l'intrigue principale que le film doit son principal intérêt. Prétexte à développer les personnages de
l'hôtel et leurs relations hors-normes, elle est totalement sous exploitée, et franchement inintéressante. De même que le personnage de Mel Gibson, qui semble un peu perdu dans cet univers.
Par contre, le personnage de Tom Tom (Jeremy Davies), attardé mental et sorte de bouffon de l'hôtel, sauve la mise. Sa relation avec Eloïse (Mila Jovovich), une autre dérangée boulimique de livres et obsédée par le viol, donne une étonnante tendresse à ce film.
La réalisation de Wenders est lente, parfois énervante. L'emploi des ralentis et les caméras portées par des grues tend à distraire le spectateur du cours du film. La musique de Bono n'est (heureusement ?) pas omniprésente.
Bref, l'ensemble est plutôt positif, mais plus pour quelques scènes isolées que pour l'histoire principale.

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Le Talentueux M. Ripley (The Talented Mr Ripley)
de Anthony Minghella (USA)
avec M Damon, J Law, G Paltrow, PS Hoffman, C Blanchett...

images
 - qualite artistique...................... 2.5/4
 - reussite de l'ambiance.................. 2.5/4
 acteurs
 - distribution.............................. 2/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement................................ 2/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 3/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4

 TOTAL    22/40............................. 11/20

Après 'Le patient anglais', on peut dire que le style de Anthony Minghella ne change guère. Romantisme dans les images, dans les couleurs, dans les situations... On se demande si le film n'aurait pas gagné à être un peu plus incisif.
Thomas Ripley (Matt Damon) est un véritable caméléon, capable de se mettre en tête de nombreuses informations sur les gens et de les reproduire à son propre compte, en passant par leur voix, ou leurs signatures. Engagé par un armateur américain pour aller récupérer son fils, Dickie Greenleaf (Jude Law), en Italie, où il dilapide l'argent familial entre son amie (Gwyneth Paltrow) et le jazz, il va goûter à la belle vie, et décider de la conserver coûte que coûte...
Les images sont superbes, et l'Italie est montrée dans ce qu'elle a de plus beau. L'histoire se déroule tranquillement, portée par un Matt Dilon un peu pesant (même Jude Law le lui dit, à un moment !). Talentueux, Monsieur Ripley ? Sans doute, mais aussi complètement perdu entre la vie qu'il mène, celle qu'il voudrait mener, et celle qu'il invente. Ce mélange d'identité, mêlé à des tendances homosexuelles, le mêne à la confusion la plus totale.
Pour les spectateurs, c'est pareil. La dernière partie du film tend à décevoir, car elle manque de clarté. Vers quelle destination le film veut-il aller ? Je me pose encore la question...
Reste un film tout à fait correct, envoutant par sa douceur et ses images, mais un peu moins par son histoire.

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Révélations(The insider)
de Michael Mann (USA)
avec A Pacino, R Crowe, C Plummer, D Venora

images
 - qualite artistique...................... 2.5/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs......................... 3.5/4
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement................................ 2/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 2/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 2/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 1/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 2/4

 TOTAL    22/40............................. 11/20

Le tabac, c'est pas bien !
Avec pour base une histoire vraie, on pouvait craindre le pire de ce film prétendant dénoncer les grandes firmes de l'industrie
américaine. Le titre original, moins tapageur que "Révélations", fait référence à un informateur de l'intérieur, à quelqu'un qui a
connu en détail les secrets de ce milieu, et qui se propose de les dévoiler au grand jour. Le film de Michael Mann ne révèle rien de nouveau ; il s'intéresse plus particulièrement à suivre l'évolution personnelle de "l'insider", face aux pressions auquelles il est
soumis, et les combines judiciaires s'opposant à l'établissement de la vérité.
Inutile d'aller voir ce film pour être surpris. L'intrigue, très simple, expose le mensonge des tabatiers quant à leur connaissance
de la nocivité des produits et l'état de manque qu'ils induisent. Tout le monde le sait, et heureusement ça n'empêche pas les gens de fumer...
Ce qui est plus intéressant se situe au niveau du personnage de Jeffrey Wigand (Russel Crowe, très convaincant), cadre dirigeant en charge de la Recherche et du Développement d'un de ces groupes. Il gagne parfaitement sa vie, a une petite famille heureuse, mais il a des scrupules. Lorsqu'il est viré par le pédégé, il contacte Lowell Bergman (Al Pacino, très appliqué), producteur de '60 minutes', émission phare d'information, pour lui apprendre que les grands patrons ont menti à la justice. Ce n'est pas tant la nature de ces révélations qui choque, mais le fait qu'une personne du sérail brise l'omerta en vigueur dans les grandes compagnies.
Wigand a tout à perdre dans l'affaire. Les pressions, illégales tout d'abord, puisà l'aide d'avocats, détruisent peu à peu son
univers. Pour regagner son âme, jusqu'où est-il prêt à aller ? A quel prix évalue-t-on la vérité ? Cette partie est assez bien traitée, et interroge chacun d'entre nous. Il est facile de se voir rebelle, mais quand on a vraiment quelque chose à perdre, l'équation est différente.
L'autre aspect du film, et le plus représenté, est le combat mené par Bergman pour imposer l'interview. A priori, une fois l'enregistrement réalisé, on pourrait croire que tout est réglé. Eh bien non ! Tout d'abord, les tribunaux peuvent s'en mêler (Wigand violant une clause de confidentialité de son contrat en dévoilant des informations, même si elles sont exactes et si elles concernent la santé publique).
Ensuite, la chaîne CBS, diffusant l'émission, qui invente de nouveaux prétextes juridiques pour imposer une censure, afin de ne pas mettre en péril les tractations avec de grands groupes financiers... liés aux tabatiers ! Où va la liberté de la presse dans un système où tout s'achète ? La démocratie est-elle irrémédiablement opposée à la mondialisation ?
"Révélations" a la mérite de poser beaucoup de questions. C'est un film qui interpelle le spectateur, qui le fait réfléchir (non pas
au sujet du film, mais à son déroulement), et c'est son plus grand mérite. Sur le plan des critiques, on peut signaler une réalisation bonne mais manquant un peu d'inventivité, la longueur du film (2h38), et l'absence de distinction entre réalité et fiction. Enfin, pour faire triompher la Vérité, les américains nous présentent un nouveau héro : le producteur incorruptible ! Cette starisation est un peu trop appuyée et agaçante, même si la conclusion est séduisante.

Position du film dans les films 2000
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Les frères Falls (Twin Falls Idaho)
de Mark et Michael Polish (USA)
avec M & M Polish, M Hicks, LA Warren, P Bauchau, J Gries...

images
 - qualite artistique........................ 3/4
 - reussite de l'ambiance.................... 3/4
 acteurs
 - distribution.............................. 3/4
 - jeu des acteurs........................... 3/4
 scenario
 - originalite............................... 1/4
 - traitement.............................. 3.5/4
 - qualite des dialogues (+musique et son). 3.5/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................. 3.5/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 3/4
 - le recommandez vous a vos camarades?.... 3.5/4

 TOTAL    30/40............................. 15/20

L'ambiance est glauque. Les néons éclairent la scène d'une lumière blaffarde. Penny, jeune fille paumée obligée de se prostituer, découvre un hôtel glauque sur Idaho Avenue. Elle grimpe dans un ascenseur semblant dater de Mathusalem, dans lequel officie un vieux groom ne dépareillant pas avec la vétusté des lieux. Penny arrive au 7ème étage. Réprimant un haut le coeur à cause de l'odeur d'urine, elle cherche la porte 7b. Depuis une chambre voisine, on entend des notes d'orgue électrique et de grands alleluia... Penny pénètre dans la chambre de son client. Il s'appèle Francis Falls. Celui-ci reste à l'abri de la porte du cabinet de toilette pendant que Penny se met à l'aise. Lorsque la jeune fille se retourne, elle a un choc : au lieu d'un seul client, elle en a deux. Francis est accolé à son jumeau, Blake...
Pour leur premier film, les jumeaux Polish ont décidé de traiter le sujet des siamois. On s'attend à un film où règne une atmosphère glauque et intimiste. On craint de longs plans statiques, et peu d'histoire. "Les Frères Falls" évite tous les pièges du genre, et sait employer au mieux l'ambiance angoissante dont il se nourrit. Loin d'être lent et pénible, ce film est un véritable petit bijou, que tout cinéphile mérite de  découvrir. Sur fond de lumières travaillées et de personnages plus ou moins bien dans leur tête (on se croirait dans un David Lynch), les frères Polish, également auteurs du scénario, nous font évoluer au rythme de Penny, interprétée par la très belle Michele Hicks. D'abord craintive à l'égard de ces "monstres", elle s'attache petit à petit à eux, et finit par tomber amoureuse de l'un des deux. Au gré des scènes qui se succèdent (et qui donnent au film un dynamisme insoupçonné), on aborde les thèmes de l'identité, du regard des autres, de la solitude, de l'amour, de la mort. C'est touchant, très beau, et très intéressant. En plus, les personnages secondaires sont bourrés d'inventivité. On note l'apparition de deux stars, sorties du même feuilleton télé : Le Caméléon (The Pretender). Il s'agit de Patrick Bauchau (Sidney), et de John Gries (Broots), par ailleurs co-producteur du film.

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Le goût des autres
d'Agnès Jaoui (France)
avec A Alvaro, J-P Bacri, A chabat, A Jaoui, G Lanvin...

images
 - qualite artistique........................ 2/4
 - reussite de l'ambiance.................... 2/4
 acteurs
 - distribution............................ 3.5/4
 - jeu des acteurs......................... 3.5/4
 scenario
 - originalite............................... 2/4
 - traitement................................ 3/4
 - qualite des dialogues (+musique et son)... 3/4
 appreciation
 - vous etes vous amuses?.................... 3/4
 - le reverrez vous une 2eme fois?........... 2/4
 - le recommandez vous a vos camarades?...... 3/4

 TOTAL    27/40........................... 13.5/20

Ce film est le premier succès du cinéma français de l'an 2000. Il arrive à la suite des excellents 'Cuisine et Dépendances' et 'Un Air de Famille', co-écrits par Bacri et Jaoui. Cette critique de société est dans la veine de ses prédécesseurs, au point qu'on y reconnait bien des personnages...
"Le Goût des Autres" serpente entre des caractères bien de chez nous, et les fait interagir. A charge du spectateur d'en tirer sa morale, et de comprendre le sens du film : respectons nous et ne jugeons pas les gens sur leur apparence. L'effort est louable, et personne ne peut contester le bien fondé de cette affirmation.
Ainsi, on rencontre un petit patron (portrait type du beauf) qui finit par tomber amoureux d'une actrice de théâtre, et par se sensibiliser à l'art. Bien, bravo...
Mais bof ! Bof, car le message est soit trop appuyé, soit pas assez. Je préfère de loin les personnages secondaires qui agissent en arrière plan : Lanvin en garde du corps, Chabat en chauffeur niais (il est franchement époustouflant dans ce rôle !). De plus, j'ai dû trop apprécier "Un Air de Famille". A de nombreux moments, j'y ai retrouvé des personnages, ou des scènes. Par exemple, le personnage de Christiane Millet (Angélique, la femme de Castella/Bacri) est calqué sur celui de Catherine Frot. C'est un peu dommage...
Finalement, le film est bon, mais c'est loin d'être la révélation à laquelle je m'attendais. Il y manque un peu de clarté, et de nouveauté.

Position du film dans les films 2000

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Page créée le 6/4/00
Mise à jour le 8/9/00